Regards

Eric Turlot :

« Instants volés »

Avec son travail sur les villes de nuit, Eric Turlot nous proposait une ville à peu près vide de toute personne figure humaine où la ville était la porte ouverte vers la solitude de la nuit.

Avec cette nouvelle série, l’artiste se pose en confident, en voyeur de scènes de vie intimes. Les citations sont nombreuses – de la musique, du cinéma, de l’histoire de l’art ou de la publicité présentes aussi bien dans les toiles que dans les titres des textes qui les accompagnent et font parties intrinsèques de l’oeuvre. Avec les plans américains, les gros plans, les montages et ces inspirations, son nouveau travail s’inscrit dans la ligne de la figuration narrative.

Les regards des personnages sont cachés – respect de l’anonymat ? pas certaine… Puisque chacun peut se retrouver dans ses Instants volés – réels ou imaginés – ces moments de vie échappés du temps ou de nos pensées.

Les femmes sont belles et lisses, désirables, féminines et sensuelles… Femme, femme enfant, femme fatale, femme objet – ce sont d’ailleurs les objets insérés sur la toile qui ancrent ces instants dans une vie réelle. Mais ne serait-ce pas plutôt, avec cet univers sophistiqué (aseptisé ?), un passage vers la troisième dimension ?

Eric Turlot nous prouve, si c’était besoin, que l’artiste est bien au-delà de la simple représentation… Instants volés n’est pas si éloigné des Villes de nuit, la solitude a juste pris figure humaine.

Véronique Grange-Spahis

Commissaire de l’exposition

Critique d’art AICA