Regards

Le sens de la Fête

Par Pascal Aubier

On avait envie de rire et on a ri. LE SENS DE LA FÊTE ça s’appelle.

Il y avait du monde dans la salle de l’UGC Odéon ce dimanche. Une jolie jeune femme noire faisait la gueule en nous vendant les billets. Les jolies filles souvent se croient habilitées à faire la gueule. Elles ont tort, ça ne leur va pas bien.

Et pour nous, ça ne commençait pas bien non plus. Mais dès le début du film on a commencé à rigoler. Ce garçon-là, Jean-Pierre Bacri, est très bien, froidement incisif et contrôlé pour l’essentiel, si cela veut dire quelque chose. L’histoire est simple, un traiteur organise un grand mariage et ça part en jus de lapin.

Dans le casting surgit une autre belle jeune femme noire. Eye Haidara. Belle et drôle vaut mieux que moche et triste. Et une flopée d’acteurs très amusants suivent, je ne vais pas tous les nommer, on n’est pas dans Télérama, mais l’ensemble colle assez bien. Quand on y pense, l’humour est très Français, ironie, mise en boîte, langage tangage. Gilles Lellouche (comme la danseuse avec un e en plus) nous sert son personnage de ringard chanteur de mariage de très bonne facture, tel Jean-Paul Rouve qui photographie les mariages par erreur alors qu’il devait être grand reporter de guerre. Hélène Vincent, mère du marié mégalo, fait ici un come back très agréable comme dirait Michel Contat qui veille au grain de semoule. Mais les performances sont nombreuses, celle de Bacri et Eye Haidara décoiffent peut-être encore plus que les autres, quoique. Alban Ivanov plante un extra taré de première qui apprend stupéfait que le Loup est un poisson. Je m’emmêle les pieds en racontant ce que je ne veux pas raconter. Je ne veux rien raconter d’ailleurs. Même pas les petites amourettes, de la maman du marié avec le photographe, de Lellouche et la terrible Adèle (Eye Haidara) et de Bacri avec la jolie Suzanne Clément. Toutes celles-ci n’échappent heureusement pas à l’ironie régnante.

Je veux simplement dire qu’il ne faut pas bouder la bonne humeur dans laquelle le film nous a mis. Allez-y donc rire, ça ne mange pas de pain. On démolira un mauvais film la prochaine fois.