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Martine Boulart : présidente du fonds culturel de l’Ermitage
Entretien avec Mylène Vignon
C’est grâce à Claude Mollard, que Martine Boulart est apparue, telle une étoile lumineuse, dans notre paysage. Une exposition de photographies de Claude : Les esprits des vallons, se déployait alors in situ, jusque dans les allées très romantiques du jardin.
Notre rencontre, c’est au départ une maison, l’Ermitage. Peux-tu nous conter l’histoire de ce lieu mythique, dont tu as fait un emblème ?
L’Ermitage a toujours été pour moi un lieu mystérieux, avec une rivière souterraine nourrissant un petit bois de chêne, un lieu que j’ai à tous moments senti habité par les ancêtres qui nous ont précédés.
C’est pourquoi tous les artistes qui sont venus exposer à l’Ermitage ont proposé des expositions In situ, inspirés par l’esprit des lieux.
Quelle fut ta formation avant d’en arriver à cette initiative ?
J’ai enseigné le leadership à HEC, le leadership suppose la connaissance de soi, la conscience des motivations de ses équipiers, la connaissance de la culture organisationnelle.
En leadership on utilise de nombreux outils de créativité.
C’est pourquoi je suis naturellement passée de l’enseignement en psycho sociologie à la création d’une fondation d’art.
Comment est arrivée l’idée de cette fondation ?
Naturellement… Cette maison a toujours eu une tradition d’accueil des artistes et des collectionneurs… C’est pourquoi lorsque je me suis trouvée à la retraite, j’ai eu envie de retrouver cette vocation qui m’avait tellement inspirée enfant.
Comment se passe le choix des artistes ?
En fait c’est un principe de cooptation qui m’aide dans mes choix et bien souvent ce sont les artistes qui sont les commissaires d’exposition d’autres artistes.
Ainsi Mathieu Mercier fut le commissaire d’exposition d’Olivier Masmonteil et Esther Segal de Valérie Honnart.
Peux-tu nous parler des Prix de l’Ermitage ?
Nous avons deux prix, un prix Art et nature et un prix Littérature et nature dont les lauréats sont honorés au Sénat à l’automne, sous la présidence de notre marraine, Sylvie Robert, Vice-présidente du Sénat
Un jury composé d’éminents acteurs du monde de l’art : directeurs de Musée, journalistes, collectionneurs… m’aide à récompenser deux artistes anthropocènes, travaillant sur n’importe quel média.
En 2023 le lauréat Art et nature fut le célèbre astrophysicien, compositeur et graveur Jean Pierre Luminet pour son œuvre : les deux mondes et l’académicien Erik Orsenna, économiste et romancier pour son livre la terre a soif.
La DRAC Ile de France et la mairie de Garches sont partenaires de ce prix.
Quelles ont été tes rencontres les plus incroyables ? même si elles sont toutes assez incroyables !
Incroyables non…
Passionnantes oui…
En effet presque tous les artistes qui sont venus ici depuis 10 ans se sont investis avec beaucoup de générosité et m’ont incitée à m’impliquer avec la même intensité.
A l’automne nous exposerons nos 40 artistes à la mairie du Ve arrondissement de Paris pour la cinquième éditions de notre projet : Influences Anthropocènes, sous le commissariat d’Esther Ségal.
Quels sont tes projets pour 2024 ?
Associer dans un accord parfait et élaboré un an en amont, des plasticiens qui proposent une exposition accordée au lieu, intellectuels qui dédicacent leur dernier livre et musiciens créant une musique de chambre, c’est ainsi que je recevrai, en dehors de mes deux prix au Sénat et d’Influence anthropocène à la mairie du Ve :
En mars, la plasticienne libanaise Marie Traboulsi, l’académicien Jean Marie Rouart, la musicienne Thuy Nhi Au Quong.
En juin, le photographe plasticien Michel Kirch, l’ambassadeur Claude Blanchemaison, la musicienne Natalia Morosova.
En septembre, le plasticienne ukrainienne Tania Lu, l’académicien Marc Lambron, le musicien Adrien Frasse-Sombet.
En décembre, les plasticiens Marie Benattar et Cecil Saint Jean, le mathématicien Cédric Vilani, le musicien Jean – Pierre Luminet.
En 2024 la Fondation poursuit sa politique de donations ; au musée Guimet, au musée du Judaïsme, au musée des Avelines…
Une phrase qui te caractérise ?
« On s’en fout, on n’est pas d’ici »
Ton rêve le plus fou…
Continuer à inventer quel que soit les limites que l’environnement pourrait m’imposer…
Martine Boulart a été promue officier des Arts et des Lettres en juillet 2023 et inscrite au tableau des grands donateurs du Ministère de la Culture en décembre 2023.
Fonds culturel de l’Ermitage
Martine Renaud-Boulart
Les Vallons de l’Ermitage
23 rue Athime Rué. 92380 Garches
06 07 64 27 93