Le cri des sirénes 1
( l'exposition )
Ben a écrit que l’océan rougit, en noir magma, sur le bleu de nos rêves empêchés.
Et les seins nus des sirènes de Josette Rispal flottent sur l’inconsistance de la conscience collective.
Les poupées Barbie de Florence Nief-Benhamou, en grand danger, luttent de toutes leurs forces fragiles contre cette matière létale qui déjà a emporté l’une d’entre elles, dans une vague grise.
La bouée suspendue d’ Hélène Picardi parviendra t-elle à sauver les âmes en perdition?
Les oiseaux lourdement mazoutés de Clo Baril et de Jean Dolande, portent le terrible message:
La ligne rouge évoquée par Sébastien Morielli a été franchie depuis bien longtemps.
Le bateau rejeté par la mer de Stéphane Babary, rencontre les poissons empoisonnés de Jacqueline Gagnès et d’Yvel, tandis que les sardines d’Étienne Courcelle redoublent de chromatisme pour ne pas s’effacer de nos mémoires. Le chat effrayé, sortant de la baignoire de Pierre Chandelier me ressemble, hydrophobe, par nécessité.
Bleu: le poisson devenu fossile d’Iris Vargas, Bleu comme l’imaginaire en révolte, de Rebecca Bruel. Bleu, comme la sirène aux formes surprenantes et tourmentées d’Éric Chevallier. Bleu, comme la mer aux éléments divisés en fractales de Michel Lenoir
Bleu, aussi, comme cette pêche miraculeuse de Maria Teresa Bertina et de Daniel Flammer
Les hommes poissons de Kasper voyageront-ils encore longtemps entre l’ile d’Yeu et l’Antarctique?
La plainte du lamantin d’Harry Walker parviendra t-elle jusqu’à’ à nos écrans à cristaux liquides?
Est-elle en partie inspirée par la Sirène, sœur de Michèle Philippe, aux inclusions de déchets marins et la composition de débris photographiés au sol par François Pohu-Lefèvre: tiens, une sirène!
Pluie de perles envoyée par Halina H et que l’on retrouve sur une mâchoire récupérés au bord de la Tamise, par Jacques Limousin. Si blanche est la vision de Faz, et ce n’est pas anodin…
Les bois flottés récupérés et retravaillés avec ferveur par Juli, Ciré Dimé et Karim Arezki, suffiront ils à réveiller les consciences endormies?
Thierry Villain a vu la brume brunir la Loire, un matin nostalgique.
Anna Kara se pose la bonne question: être ou ne pas être…vanité?
La grande Sirène d’Adrienne Jalbert a absorbé des algues vertes et des sacs plastiques en abondance.
Les bouteilles à la mer de Martine Harraca, photographiées par Wojtek Konarzewski, transmettent le grand message. Message, encore inclus sur le verre de Michèle Caillaud-Houel et Alexandre Herbillon. Jean Baptiste, son frère se demande ou peuvent bien être passés les alevins.
ChristelleWestphall imagine une végétation qui renaîtrait de notre intelligence, en regardant la mer.
Les tortues de Fathi sont perdues entre terre et eau. Aujourd’hui, pour elles, le prédateur, c’est l’HOMME. Anna Golicz-cottet répond en sculptant une poissonne en chocolat, impropre à la consommation.
Les baigneuses de l’Esat se voient empêchées de plonger pour raison de baignade interdite.
Danièle Akrich, très engagée dans son combat œuvre depuis bien longtemps à représenter l’univers caudal. Mise en musique de Ludovic Maztz, une histoire de famille!
François Viaud a peint, puis photographié Deauville en berne.
L’eau, inlassablement traquée par l’objectif de Babylone El Baz, est inspirée de la Mer Morte
Et Lysiane Lecuyer a rassemblé un magma qu’elle emprisonne dans un cercle bien scellé.
Christiane Peugeot nous parle de dernier matin du monde sur fond du vide d’un écran qui interpelle.
Philippe Deverdieu, le couturier de l’impossible nous habille de robes de sirènes; Inquiétant!
Trouverons nous l’apaisement en portant les colliers requins de Fifi la Ferraille? Hum!!!
Les petites sirènes de Pamela Aimé, inspirées par le cri de Munch seront- elles sauvées par les gardiens de l’eau de Juli sculpteur?
C’est à nous d’être plus que jamais « Les gardiens de l’eau ».
Mylène Vignon commissaire ( rejointe par les artistes à la lecture de leur nom)g
Les tortues de F