Daniel Flammer
Une rencontre avec Daniel n’est jamais fortuite. Pas facile de le solliciter avec succès. Lors du premier Cri des Sirènes sur la Seine, il avait tout simplement zappé la date et son clou est resté à l’attendre toute la soirée. Sans doute était-il occupé à dessiner à la pierre noire, ou à chercher l’inspiration en écoutant quelque morceau de musique bien choisi…
Cependant, il a bien voulu répondre aux questions de Saisons de Culture avec une très grande disponibilité, un carton à dessins sous le bras et en prime, un sourire plein de charme.
Après avoir acquis un bac scientifique, Daniel s’inscrit en prépa, afin d’intégrer par la grande porte L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Tel Aviv, Buenos Aires, Paris, Berlin, une trajectoire qui le conduira à la galerie Beaux-Arts en 2009 puis chez Polad – Hardouin en 2012.
Il me confie être un enfant de la balle. Une maman graveuse, qui, partie trop vite, laisse une trace indélébile dans l’itinéraire de cet enfant prodige. Un père psychiatre également réalisateur de documentaires et de fictions et un oncle violoniste.
Malraux disait : Le talent ne d’hérite pas, il se conquiert. Daniel Flammer travaille son art avec talent et opiniâtreté. Il accompagne ses recherches d’une touche de philosophie en associant la pensée à la technique et brosse des paysages mentaux sur le mouvement, le désir et sa métaphore où comment un lieu peut construire l’individu.
Il me confie avoir aimé durant un an, reproduire les dessins des plus grands maitres.
Il excelle dans la technique de la pierre noire italienne et s’obstine avec délice à placer les motifs et les figures selon la technique d’Odilon Redon. Il aime inventer des histoires, et de fait, il écrit de petits scénarios, des contes modernes inspirés de son imaginaire fertile et de son récent séjour à Buenos Aires. Il pense que ce film contient beaucoup de maladresses. J’ai assisté à la projection et je comprends ce qu’il ressent. La sensibilité contenue dans ce travail de plusieurs mois avec son amie Daiana Sena est palpable et ces pseudo-maladresses sont en réalité le reflet d’une personnalité qu’exacerbe la volonté d’exprimer une approche différente du concept cinématographique. J’ai envie de lui répondre : ne change rien !
Il écoute du Jazz, du blues en se demandant comment être à l’intérieur de l’esprit de quelqu’un d’autre. C’est peut-être cette quête altruiste qui nourrit ce ressenti empathique et cette difficulté à le quitter.
Actuellement il prépare une exposition chez Polard Hardouin avec Art Paris en mars 2016.
Mylène Vignon