Galerie Antoine Dupin
Par Katy Sroussy
Cet été, une nouvelle galerie d’Art Contemporain s’installe dans une bâtisse ancienne en pierres du terroir de la région de Saint Méloir des Ondes, magnifique contrée entre mer et terre, à la croisée des chemins de Saint Malo à Cancale, de Dinard au Mont Saint Michel, en Ille et Vilaine, à deux heures et demie de Paris.
Antoine Dupin, galeriste passionné, enthousiaste, très impliqué dans l’Art Contemporain est le créateur-concepteur de ce projet innovant.
Quelle est la genèse de la Galerie ?
J’ai eu beaucoup de chance parce que j’ai grandi à Paris proche de mes grands-parents qui étaient collectionneurs. Ils s’étaient séparés, ma grand-mère collectionnait des objets et meubles du 18 -ème siècle et mon grand père collectionnait de l’art contemporain.
Les sorties pour moi : ma grand-mère m’emmenait au Louvre ou au Musée d’Orsay et mon grand père dans les salles de ventes comme Drouot et dans des galeries. J’ai toujours grandi au milieu d’œuvres d’Art et au moment de choisir un métier, mon père aurait voulu que je sois chirurgien comme lui mais je lui dis très vite que je ne me sentais pas avoir l’âme d’un médecin, et que je souhaitais être entouré de belles choses, de belles œuvres et que je désirais en faire ma profession. Au début, je voulais être commissaire-priseur car cela me fascinait, j’ai alors entrepris des études de droit dans ce but et puis, chemin faisant j’ai arrêté ces études au bout de deux ans. Je voulais vraiment travailler, ainsi, j’ai commencé à faire des stages chez Sotheby’s, Christie’s, et finalement j’ai atterri grouillot assistant dans une galerie à Saint Germain des Prés, la galerie Aittouares. Au début, mon travail consistait à peindre des socles et petit à petit, j’ai découvert les différentes facettes du métier, j’ai eu l’opportunité de faire un peu de courtage et à un moment, je me suis retrouvé directeur d’une galerie en Chine pendant trois ans, la galerie Dumonteil à Shanghai.
A mon retour, à 28 ans, j’ai repris mes études de droit et fus engagé dans un cabinet d’avocats où je faisais du droit du marché de l’Art.
L’année dernière, le 1er juillet, j’ai décidé de rejoindre la femme de ma vie à Cancale, j’ai quitté mon cabinet d’avocats et je me suis lancé dans l’aventure de la galerie, ici je peux faire des choses que je ne peux faire ailleurs.
Je suis très heureux car il y a l’espace, une configuration différente qu’à Paris pour proposer à de jeunes artistes exposées dans des galeries à Paris, de m’y rejoindre.
Emmanuel Régent et Lionel Sabatté, qui inaugureront la galerie le 1er juillet 2022, ont accepté de venir y exposer parce que je ne suis pas à Paris.
Je n’aurais jamais pu avoir cet espace de 120 m2, avec 10 mètres de hauteur sous plafond, en ville ! Je l’ai nommé Galerie Antoine Dupin, afin de personnifier ce lieu.
Il est important pour les visiteurs, amateurs et collectionneurs de rencontrer celui qui choisit les artistes et les œuvres, d’être heureux er rassuré d’échanger avec un être humain qui est derrière tout cela, contrairement à des espaces ou galeries parfois non identifiés, au nom fantaisiste ou désincarné.
Quelle est votre programmation à venir ?
-Au mois d’août, un Group Show d’artistes africains, avec les dessins de Hélène Jayet, artiste franco-malienne, les montages élégants de Kelani Abass, artiste nigérian et les scènes de vie très colorées de villes africaines de Elias Mung’Ora, artiste kenyan.
-En fin d’année, Camille Beauplan, jeune artiste, découverte dans la sélection du salon de Montrouge, seule peintre de la sélection, propose des scènes de Ville, très colorées, vivantes et drôles.
– Pascal Vilcollet présente ses œuvres abstraites, des grands formats, avec des écritures et des dégradés de couleur très profonds, des camaïeux comme un peu de la peinture cirée, artiste représenté par la galerie Chez Valentin, défricheur de jeunes talents.
-Au printemps, Briac Leprêtre, aquarelliste breton, ultra réaliste, très classique, travaille en transparence ses œuvres d’une minutie exceptionnelle, professeur aux Beaux-Arts de Rennes. Il lui a fallu plus d’un an pour préparer son exposition. Il est important pour moi de représenter des artistes bretons.
Comment décrire ce nouveau lieu ?
Pourtant si proche de la mer, c’est un lieu avant tout terrien, entouré par les champs, les poules, les chevaux et les kangourous, ancien corps de ferme, ancré dans la terre au caractère agricole, aux vieilles pierres, à la charpente en bois et au sol en terre battue dont l’emprunte terrienne contraste avec cette proximité avec la mer et les vents.
Cette bâtisse-galerie va permettre l’existence de ce caractère original et contrasté grâce aux installations et accrochages d’œuvres très contemporaines, dans ce lieu de volumes doté d’une très belle lumière naturelle.
Pour les artistes, l’utilisation de ces vieilles pierres, de cette terre battue, de ces incroyables volumes, leur offrira un espace unique et singulier d’expression, de jeux, d’exploration, qui sera particulièrement motivant et amusant pour eux.
A partir du 1er juillet, Galerie Antoine Dupin Le Buot 35350 Saint Méloir des Ondes