Regards

Pendant le Covid 2

Par Pascal Aubier

Nous voilà bien… On n’avait jamais vu ça, mais on aurait dû s’y attendre. Le virus n’est pas venu par hasard, le réchauffement climatique, comme nous prévenait déjà Obama en 2016, fait naître ce genre de saloperie « spontanément ».  On aurait dû s’y préparer, anticiper, mais non, on est des cons. Des cons en bout de course. Le monde ne sera plus jamais le monde d’avant et l’après n’a pas l’air de reluire tellement. En attendant, les cinémas sont fermés. Comme les bistrots, comme le Flore. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Nous, on regarde des films à la télé ou sur nos DVD, c’est un pis aller, mais bon, à la guerre comme à la guerre. Alors, parlons un peu de ce que l’on peut voir ou revoir pour se chatouiller l’esprit. Hier nous avons revu Toto le Héros, un film belge enchanteur de Jaco Van Dormarel qui avait obtenu la Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1991. Le Festival qui n’aura pas lieu cette année. Et toc ! On y retrouve Michel Bouquet en Toto vieillissant, Jo de Backer en Toto jeune homme (avec la voix de Michel Bouquet, ce qui est une très bonne idée. En plus il lui ressemble…) et le jeune Thomas Godet en petit Toto — une ravissante petite fille, joue la grande sœur de Toto, Sandrine Blancke et la délicieuse Mireille Perrier qui joue la même en jeune femme. Ces acteurs nous comblent, mais l’originalité du film c’est son esprit proche du surréalisme qui s’est très tôt établi en Belgique comme à la maison. C’est on dira, un film policier ayant pour objet la jalousie et les amours d’enfance. Toto est amoureux de sa sœur qui dit qu’elle l’est aussi, mais qui se laisse aimer par le petit voisin. Il faudra bien que Toto devenu grand, le tue. C’est normal. Tout en tendresse, humour et facéties, le film donne ce qu’il promet. Trouvez-le vite ! On en a vu d’autres, il faut bien tuer le temps… Mais non, ne le tuons pas ce temps pour le peu qui nous reste à en vivre. Fêtons le plutôt, égayons-le de livres, de musique, de films et d’amour ; profitons-en, nom de Dieu ! Texte intégral

Pendant le Covid 1. Les films à visionner

Par Pascal Aubier

Les jours filent sans un bruit. Le Jardin du Luxembourg est fermé, comme pour toujours. On fouille, on trie, on croit ranger, mais on dérange à peine le néant qui nous entoure. Heureusement je suis retenu avec ma femme ce qui change de tout. Ou presque. On rit, on lit, on voit ou revoit des films à l’infini. On n’est pas mort, on bande encore. Texte intégral

Les coups de cœur d’Esther Ségal

Michel Kirch ou la jouissance de l’infini

L’artiste Michel Kirch est un voyageur solitaire vivant au cœur d’une forêt de symboles. L’œil ouvert sur l’univers et l’humanité, il se plaît à nous raconter au travers de ses images photographiques, le grand livre de la vie et de la condition humaine. IL est en cela un créateur ou plutôt un démiurge qui crée son monde à partir d’une matière existante et lui insuffle la vie par sa spirituelle imagination. Texte intégral

Ya Ping Fan

Parcours d'humanité 

Dès les premières secondes d'observance de cette œuvre, on devine que l'esprit dépasse de très loin le visible. Ya Ping Fan, peint depuis l'âge de trois ans, guidée par son père, un calligraphe réputé dans toutes les provinces de la Chine, avec lequel elle se rend à la rencontre des plus grands maitres.

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La Désaccordée

Le film émotion

Le court métrage La Désaccordée, signé Mona Flammer, n’a laissé personne indifférent. L’histoire de cette jeune femme paumée et particulièrement touchante, pourrait appartenir à bon nombre d’entre nous. La souffrance du manque d’un parent en allé pour ce lieu d’où l’on ne revient pas, est un sujet difficile à traiter à l’écran, et Mona l’a fait avec grâce et pudeur. La somme d’information est telle, que je me suis montrée étonnée de la courte durée de ce film, qui nous colle au fauteuil, avec une charge émotionnelle due à toute la complexité du concept.

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Le Caire Confidential de Tarik Saleh

Par Pascal Aubier

Bon, voilà un film qui va vous faire un peu de bien. Un film noir, mais qui, à l’inverse de L.A. Confidential que vous avez peut-être vu et qui tourne à deux cents à l’heure la violence à l’américaine, est un film doux, lent, terrible, mais lent comme lorsqu’on marche tranquillement perdu dans ses pensées. Texte intégral

Poème pour Yvona

Par Mylène Vignon

Entrée des artistes :

Écartée de la lumière 
Elle attend 
Accueillie par la haine hideuse 
Elle souffre 
Mais la lumière la cherche 
La trouve presque
Drapée dans sa peur
On la rejette à ses démons 
Elle s’avance
Dans un tumulte assourdissant
Offerte à ses bourreaux 
Cheveux défaits 
Épousée 
Violentée  
Entravée 
Elle rêve sous son arbre
Son seul ami
Une mort fantasmée 
Irradiée de beauté 
Cette pure réalité 
Que le théâtre ordonne 
Et dans l’ombre
Tapi sous l’escalier
L’esprit du maître 
Satisfait… 

"Ivona" TEC, © Woytek Konarzewski

 

Yvonne est issue de cette région en moi, où m’assaillait l’anarchie illimitée de la forme, de la forme humaine, de son dérèglement et de son dévergondage. C’était donc toujours en moi…et moi j’étais dedans. 

Witold  Gombrowicz : extrait de Testament : entretien avec Dominique de Roux. 

Une pièce conçue et interprétée par Elizabeth Czerczuk, d’après le texte de Witold Gombrowicz.

T. E. C,  20 rue Marsoulan Paris 12 ème -  Téléphone 0184830880

 www.theatreElizabethCzerczuk.com

Photos Woytek Konarzewski 

Festival d’Avignon le 70e

Par Katy Sroussy

Cette 70e édition a su incarner la Rage, l’Espoir, la Résistance et la Réussite.

La culture, l’information, l’éducation et la création restent les grandes priorités des équipes du Festival, rassemblées par Olivier Py, ainsi que celles des artistes engagés et présents.

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« On the Milky Road » de Kusturica : de l’opéra à l’oraison

Par Cybèle Air

Du grand art à nouveau chez Kusturica. C’est une bonne nouvelle pour les amoureux de son cinéma, qui avaient pu rester sur leur faim, avec La vie est un miracle (2004) décousu, erratique, et même Chat noir, chat blanc (1998), répétition de lui-même certes agréable, mais très en-dessous de ses grandes œuvres. Faut-il rappeler que le cinéaste fut lauréat par deux fois de la Palme d’or du Festival de Cannes, en 1985 pour Papa est en voyage d’affaires, son deuxième film, et en 1995 pour Underground ? Texte intégral