Quand la musique côtoie les cimes
Par Laurent Bellin
Ce mois de juillet a vu naître un nouvel événement musical qui s’adressait tant aux amateurs qu’aux professionnels : le stage de musique Opus 74. Ce stage s’est déroulé à Flaine en Haute-Savoie (74), et a accueilli pour sa première édition des musiciens de talents.
Opus 74 propose de prendre des cours avec des grands noms de la musique. Nous pouvons citer Andrei Diev, professeur au conservatoire Tchaïkovski de Moscou, Renato Francesconi, ténor italien, Alexander Frey pianiste américain vivant à Berlin, ou encore Bertrand Giraud, concertiste français et directeur artistique de l’événement. Ce stage s’adresse tant aux amateurs qu’aux professionnels.
Flaine est donc une station de ski (1600 mètres d’altitude) qui fut créée par la Eric et Sylvie Boissonnas. Sa particularité vient du fait qu’elle est depuis sa création un écrin des arts. Entre deux cours, vous pouvez flâner entre sculptures et peintures de grands maîtres. Picasso, Vasarely, Dubuffet, Hantaï, Piffaretti, Bury, … Tout cela dans une architecture réalisée par Marcel Breuer… Il y a pire comme environnement pour exercer son talent de musicien.
Dans le cadre de ce stage, des concerts se sont succédé, offrant qualité de musique et audace de certaines interprétations. Le tout a su conquérir le public, parfois néophyte. Qu’à cela ne tienne, les esprits garderont de ces soirées un souvenir d’ouverture et d’accueil : La musique classique pour tous.
Focus sur le concert de lancement
Andrei Diev a donné le La d’Opus 74 lors du concert de lancement, rejoint par Bertrand Giraud pour des quatre mains en deuxième partie. Nous noterons tout particulièrement sa reprise d’une composition de De Falla : « La Danse des Mobiles Fous ». En dehors de son interprétation, c’est le piano lui-même que nous fait redécouvrir l’artiste. Parcourant toutes les tonalités de l’instrument, Andrei Diev nous fait oublier que seul un piano se trouve sur scène. Ce tour de passe-passe est particulièrement vrai avec un jeu dans les graves alliant subtilement classicisme et contemporain.
La deuxième partie s’est déroulée avec le touchant duo franco-russe, qui a su montrer un réel plaisir à jouer ensemble. Andrei Diev est généreux, vif, habile et précis. Bertrand Giraud privilégie le côté méthodique sérieux et élégant pour exprimer un large panel de sentiments. Un coup d’épaule amical d’Andrei, bousculant Bertrand en plein Ledeneiv… sourire, décontraction, le jeu n’est pourtant pas interrompu ni perturbé : bien en place, et enjoué, l’expérience des deux hommes nous parlent.
Ce programme franco-russe allant de Tchaïkovski à Debussy est un bel exemple de relations entre les deux pays : Une complémentarité allant jusqu’à la complicité.