Salon du dessin 2016 – Palais Brongniart
Par Eric Le Goff
Dans un agenda du printemps culturel 2016 bien chargé, je demande le salon du dessin !
Drapé de l’affiche de Michal Batory qui ne sait cacher ce sein sépia haut perché, c’est sous le sceau de ses 25 printemps que le salon du dessin nous révèle le 30 mars 2016, une édition qui signe a elle seule, un vrai spectacle artistique éclairé d’heureux échanges parmi les 39 exposants qui partagent ainsi leurs passionnantes et dernières découvertes.
L’engouement que le salon rencontre le soir du vernissage mais aussi auprès du grand public et qui a grandi au fil du temps par la force de son internationalisation, de ses approches conceptuelles et de la richesse de ses dessins et tableaux, pourrait bien venir de là.
Par-delà, les Soulages, Calder, Buffet, Rodin, Léger, Bonnard et d’autres étoiles du Salon, Saisons de Culture propice aux escapades et aux confrontations stylistiques, découvre avec excitation La maternité du sculpteur espagnol Baltasar Lobo (1910-1993), dessin à l’encre et Lavis d’encre présenté par Damien Boquet Art, spécialiste des œuvres significatives de maîtres modernes depuis l’Impressionnisme jusqu’à l’après-guerre. Cette œuvre qui à peine accrochée a trouvé son maître, se distingue par la relation maternelle étroitement enfermée dans son environnement avec l’enfant au regard convergent que l’on libérerait tendrement du tableau pour aussi lui faire découvrir les autres plus beaux dessins de cette édition.z
Autour de ce premier coup de cœur, nous ressentons les mêmes difficultés à nous séparer du Visage de femme, fusain sur papier de Georges Dorignac (1879-1925), sélectionné par Mathieu Néouze, passionné par le mouvement symboliste de la fin du XIXème siècle et du Réalisme des premières décennies du XXème siècle. De même, lorsque chez Aktis gallery, Zao Wou ki (1921-2013), nous fait passer d’un monde polaire à un mode coloré et d’autant, face à Le Nuage du peintre belge Léon Spilliaert (1881-1946), un crayon et encre sur papier qui ne demande qu’à vous être retourné par Eric Gillis Fine Art.
Et pendant que les papilles optiques du photographe Woytek Konarzewski dégustaient
l’aquarelle Vue de la porte Sainte de la tour Spassky à Moscoudepuis la cathédrale Sainte-Basile, 1833, du berlinois Eduard Gaertner (1801-1877), familier des architectures et des paysages urbains, notre charmante experte de la Galerie du Président, attirait notre complicité vers le portrait d’un garçon à la craie noire, réalisé en 1914 par l’étonnant expressionniste Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938).
Dans la panoplie du salon du dessin 2016, l’espace d’honneur consacré au musée d’état des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou, se veut une très belle mise en lumière de 26 dessins issus de l’une des plus riches collections de dessins de Russie et la remise du prix du dessin 2016 de la fondation d’art contemporain, Daniel et Florence Guerlain, a permis, le 31 mars, de nourrir de nombreuses réflexions sur les trois artistes finement sélectionnés, et plus encore sur Cameron Jamie, le lauréat 2016.
Très beau printemps du Dessin et merci à Hélène Mouradian, coordinatrice générale, pour son investissement constant au service du dessin.