56°-AVIGNON 2022 OFF, les Coups de Cœur de Saisons de Culture
Par Kat Sroussy
-Le Festival Off d’Avignon, la grande fête du spectacle vivant, regorge cette année de vraies pépites.
Les spectacles présentés sont réellement de grande qualité. Les compagnies, les comédiens et tous les travailleurs du théâtre se sont tellement appliqués, avec tant de passion, après ces années si compliquées, que le résultat obtenu est magnifique : avec 1570 spectacles dans 138 lieux, une superbe ambiance festive, réjouissante ponctuée de surprises, de parades impressionnantes cela malgré une canicule digne de ce nom !
Comment choisir, comment donner sa préférence, comment en citer quelques uns à ne pas manquer ? La liste qui suit, pas du tout exhaustive, donne une jolie idée de ce festival particulièrement réussi.
Courez-y :
–Belles de Scènes de Jeffrey Hatcher, mise en scène Stéphane Cottin aux Théâtre des Gémeaux.
Fabuleux, On retrouve tout ce que l’on cherche au théâtre.
–Le Nez, de NiKolaÏ Gogol, mise en scène Ronan Rivière. Une farce olfactive, absurde et surréaliste.
–Les Mesguish jouent Brisvile, mise en scène Daniel et William Mesguish. Historique et spirituel.
–Artaud-Passion de Patrice Trigano, mise en scène Ewa Kraska,
Antonin Artaud, amoureux, tragique, éblouissant et artiste, quelle énergie !
–Courgette de Gilles Paris, Pamela Ravassard, Garlan Le Martelot, mise en scène P Ravassard.
Icare se retrouve dans un foyer pour enfants écorchés. La poésie et la musique deviennent une nécessité pour faire preuve de résilience.
–No limit de Robin Goupil, mise en scène R Goupil.
Parodie irrésistible et énergisante des comédies américaines sur la guerre froide.
–Zola, l’infréquentable de Didier Caron mise en scène D Caron.
Confrontation entre Zola et de Léon Daudet, très antisémite, antidreyfusard.
Un Zola magistral et un Daudet pamphlétaire, comédiens remarquables.
–Petit boulot pour vieux clown de Matéi Visniec, mise en scène Virginie Lemoine.
Texte d’une grande force, Trois immenses comédiens.
–Le navire night, de Marguerite Duras, mise en scène Frédéric Fage.
Les ombres et lumières, l’esthétisme du décor la musique au piano, intensifient les émotions profondes et délicates des comédiens de cette histoire d’amour, intime mais inaccessible.
–La solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, Marie-Claude Pietragalla, Julien Derouault, mise en scène M-C Pietragalla, chorégraphie J Derouault, texte BM Koltès.
Face à face exceptionnel de deux acteurs-danseurs, mis en exergue par un texte Incroyable et une chorégraphie puissante, éclairé par la magie de faisceaux lumineux .
–Britannicus-Tragic Circus, de Pierre Lericq, mise en scène P. Lericq. Ce monsieur Loyal hurlant et tyrannique mène ses comédiens à la cravache pour raconter l’histoire de Britannicus.
–Une opérette à Ravensbrück, de Germaine Tillion, mise en scène Claudine Van Beneden. L’auteure met en scène un conférencier qui raconte l’histoire de déportées qui pour résister dansent et chantent avec talent.
–Jeanne d’Arc de Monica Guerritore, mise en scène M Guerritore. Superbe interprétation de la comédienne Séverine Cojannot.
–L’occupation d’Annie Ernaux, mise en scène Pierre Pradinas. Romane Bohringer interprète cette séparation avec brio.
–Stéphanie St-Clair, Reine de Harlem d’Isabelle Kancel, d’après Raphaël Confiant, mise en scène Nicole Dogué. Isabelle Kancel époustouflante dans tous ces personnages.
–Fabien de Marcel Pagnol, mise en scène Marc Pistolesi. Pagnol décortique avec fantaisie les rouages de la manipulation, très actuel, plein de verve pagnolesque.
–La vie est une fête de Liliane Lloyd, mise en scène Virginie Lemoine. Les amours contrariées qui se terminent par une vraie fête.
-Dolto-Lorsque Francoise parait de Eric Bu mis en scène Eric Bu. Magnifique performance.
-Athos de Alexandre Dumas et Ambre Kuropatwa, Xavier Depois. La jeunesse des Mousquetaires, une folle aventure.
Une nuit avec Monsieur Teste de et mis en scène par Françoise Cadol . Enigme mystérieuse et enquête à résoudre pour M. Teste, avant cinq heures du matin.
N’imPORTE quoi de Léandre Ribera, mis en scène Leandre Ribera. Théâtre gestuel dont la dextérité des clowns-interprètes est d’une finesse particulière. Drôle, absurde et fou.
–Sois un homme mon fils de Bouchta et Richard Martin, mise en scène R Martin. Onzième enfant d’une famille d’immigrés, Bouchta est très émouvant dans ce récit de vie où il fut marié de force malgré son homosexualité, spectacle très drôle et touchant.
–Les vilaines, de Elsa et Guy Bontempelli, mise en scène E Bontempelli. Du vrai music hall où les protagonistes chantent et dansent parfaitement, dont les personnages se révèlent sensibles et fragiles.
–Biques, de Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Nalbandian, mise en scène G Chalmont. Relations désopilantes entre neuf femmes, pensionnaires et soignantes, d’une maison de retraite, pièce pleine de vie et d’énergie.
–Madame Ming, d’après Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène Xavier Lemaire. En Chine, rencontre entre un homme d’affaire et une dame-pipi qui lui révèle avoir eu dix enfants, secret ou invention, spectacle associant musique, violon et marionnettes, magique.
–Le voyage de Molière, de Pierre-Olivier Scotto, mise en scène Jean-Philippe Daguerre. Remarquable tourbillon au décor superbe, porté par huit comédiens, musiciens et chanteurs, en hommage à Molière et au théâtre.