Aimons-nous les uns loin des autres
Par Gilles Trichard
À cause d’un f…..virus, nous avons été réduits à vivre enfermés, consignés, résignés.
La contrainte en mode de vie. Entre quatre murs. Redécouverte de livres, ambitions culinaires, alcool comme béquille de la solitude. Tyrannie de l’intimité, absence de liens, esseulement de nos ainés, surveillance de nos voisins. Et se retrouver avec soi-même, sans fards et avec cafard, dans l’ivresse d’un monde WI FI.
Autorisations de sortie encadrées, visages masqués, gel à tous les étages. La moindre sortie avec un chien était vécue comme un moment de liberté chérie. Mettre le nez dehors était jouissif.
Rappelez-vous. Il n’y a pas si longtemps.
Loin des autres et si près. On vivait par écrans interposés dans une douce virtualité.
On s’insupportait, on s’aimait, on s’envisageait.
En musique, en rimes, Denis Cherer passe d’un personnage à un autre et réussit la performance de nous faire revivre cette drôle de période à un rythme endiablé.
On rit de nos contemporains, on se souvient de ces moments de folie organisée, on s’émeut de ces âmes accidentées par la pandémie.
On réalise qu’on est sortie de la nasse, indemne ou pas, et qu’on est de sacrés animaux humains.
Le lien social est un vital lien invisible.
Aimons-nous les uns loin des autres
de et par Denis Cherer
Théâtre de l’Île Saint-Louis
39 Quai d’Anjou
75004 Paris