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Barroco – Les Originaux quatre mains d’Emmanuelle Renard et Sophie Sainrapt

Par Pascal Aubier

Prologue d’Emmanuelle

J’ai adoré son regard interrogateur, il était lui-même, Pascal.

Il s’animait soudain !  Concentré, là. Réveillé devant nos couleurs. Les peintures sur lui comme une robe autour de la table. Comment voyait-il ? Passe et repasse et parle !! Sophie écrit et retranscrit.

La peinture se plie  sous le regard de Pascal.

L’exercice est très difficile. Pascal cherche et sa parole me déporte.

Pascal

C’ est un bordel de filles… Eh bien ! c’est le bordel dans la cuisine. Il y a du monde. Il y a des individus, on a mis des fleurs dans un pot mais c’est pas pour faire la paix… Les filles sont animées ! On dirait que les dames du temps présent se sont réunies dans une espèce de Jazz band, elles explosent.

Elles arrivent à réunir à la fois une espèce d’exubérance, une exubérance et une douleur profonde… Ce qui sort du sexe de la femme, tout ce bouquet de fleurs et de fruits qui sort de cette fille qu‘on espère endormie…

La maison est très bien habitée mais dans le regard des invités on voit luire beaucoup de choses incertaines. Elles explosent de vie malgré tout ! C’est drôle comment dans la joie qui à l’air de foisonner partout, on voit l’effroi et l’incertitude dans les yeux d’un hibou qui nous fixe…

Il y a une floraison vacharde ! Tu vois, autour du paon magnifique, c’est une dégringolade de branches inquiétantes. La louve semble à la recherche de Romus et Romulus mais c’est un serpent qui lui tête le sein…

Un combat d’amoureux pour la beauté !

Celui-là est un carnaval de la sexualité, une explosion de l’été…

On est dans la terre, on est dans l’air et on est dans l’eau. Sophie est ronde, Emma est pointue. Sophie rit, Emma rit aussi.  On s’amuse beaucoup. Ce sont de drôles de poulettes… Emma dirait de drôles d’oiselles !

Vous êtes les sirènes de ce travail ! Il y a l’odeur de l’humus sur vos petites chattes ! Vous explosez de joie, de vie et de mort.

C’est une bonne conversation. Sans oublier que la mort est féconde pour la vie d’où le cercle ou le lien qui vous unit… une entière connivence. Il y a l’envol comme cet ange du Mexique au dessus de nos têtes.

C’est de l’amour, c’est de la joie à la pelle, parce que l ‘amour revient toujours après la peine. «Vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont je demeure ».

Galerie Terrain Vagh – 24 rue des Fossés Saint Bernard- Paris 5e

Jusqu’au 26 octobre 2024