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Centenaire du Manifeste du Surréalisme

Par Henri-Hugues Lejeune

Il eut été plaisant, rationnel, -et fort nombreux étaient ceux qui entendaient s’en satisfaire-, que le Surréalisme et surtout les Surréalistes, après avoir rempli, comblé leurs étagères ou leurs magasins et tenu longtemps le haut du pavé, considérait que son parcourt était plus ou moins terminé, appartenait désormais à l’histoire de l’Art et devait être considéré comme tel, lui et la production artistique qu’il avait engendrée.

Il faut dire aussi qu’André Breton, de retour de la seconde guerre mondiale passée aux Etats-Unis n’entendait pas se faire « doubler » par tant de disciples virtuels qui ne pensaient même plus à lui, qui de son côté entendait faire bien savoir qu’il voulait conserver son rang, n’entendait nullement être passif, en rester là et perdre l’occasion de rendre publique avec le plus de résonance possible une démarche fondamentale dont il voulait montrer qu’elle se trouvait au cœur d’un mouvement dont ils avaient tout intérêt à faire savoir qu’il était destiné à être perpétuel. André Breton n’entendait pas mettre un terme à une évolution d’un Surréalisme qui l’avait clairement dépassé.

Les Surréalistes s’intéressaient aux Arts, les Existentialistes aux hommes.

Or le Surréalisme avait été purement et simplement remplacé par l’Existentialisme. Les cafés à la mode eux-mêmes avaient terminé leur transfert de Montparnasse à Saint-Germain-des-Prés « Le Flore avait remplacé la Coupole.

 

Plus curieux et significatif peut-être les « Penseurs » ne s’intéressaient plus guère à l’Art, seules la philosophie et la littérature peut-être trouvaient grâce à leurs yeux.

Ni Sartre, ni Simone de Beauvoir, ni même Camus je crois ne vinrent à aucun moment se promener dans les allées des jardins de l’Art : ils entendaient évidemment laisser les « Artistes » à leur création et à leurs affaires, ce qui était tout à leur honneur.

Ainsi l’Epoque n’entendait pas se limiter en ce qui concernait le mode d’expression et bien entendu, notre époque « libertaire » ne l’eût pas supporté, nous nous retrouvions bon gré malgré face à « l’Art pour l’Art ». Il s’agissait pour l’Existentialisme de lui laisser toutes les libertés que le modernisme lui imposait, et ces libertés, non seulement de les comprendre, mais de les aimer et de prendre délibérément parti en leur faveur, de leur ouvrir grand les portes et voir avec la ferveur et l’ouverture d’esprit qu’elle méritait. Ce qu’elle fit sans trop intellectualiser ce qui après tout était son caractère, le goût de la liberté et de l’invention, tel qu’il convenait de lui assigner.

 

Ce fut le rôle essentiel que s’est assignée la galerie « Les Yeux Fertiles », qu’elle explicite et proclame au sein de cette brochure qui constitue en quelque manière son « Manifeste » dans lequel elle nous fait voyager.

Les expositions s’inscrivent dans le cadre de Paris Surréaliste en partenariat avec le Centre Pompidou

 

 

Galerie Les Yeux Fertiles 27 rue de Seine Paris 6e

Du 6 septembre 2024 au 11 janvier 2025