Le Festival OFF 2017 s’engage
par Katy Sroussy
Le OFF 2017 s’engage pour les compagnies et les artistes, avec 1480 spectacles par jour, s’engage pour la création contemporaine en partenariat avec l’AF&C et son fonds de soutien, ses cycles de formation et son espace professionnel dans le village du OFF, et s’engage pour l’environnement dans un processus de transformation en éco-festival dans la continuité de 2016 : impression des affiches sur papier recyclé et de gros efforts sur les transports.
Pour sensibiliser les publics de tous âges et tous horizons, la charte graphique est renouvelée en respectant le travail de Greg Germain.
C’est avec une impatience non dissimulée que nous nous hâterons au spectacle de théâtre, de danse ou de musique. Cette année de nombreux « seul en scène » seront des performances d’acteurs inégalées.
Par un bienheureux hasard, j’ai rencontré un auteur, distingué par ses écritures dramatiques (Stavanger en 2016) et par ses romans noirs ; il présente cette année Le Captif, mis en scène par Frédéric Fage (Les Créanciers). J’ai recueilli ses confidences sur l’enfermement et la monstruosité :
Je me nomme ce que je ne suis pas pour eux. Cléo
Je me nomme ce que je ne suis pas pour eux. Clara
Ils ne me nomment pas ce que je suis. Le Captif
C’est par ces mots qu’on entre dans la vie de l’enfant du placard. C’est avec ces mots que l’on forge son avenir, sa liberté. Dans cette pièce j’ai voulu traiter l’enfermement à un moment ou l’être se construit, opère un changement physique et mental, et où dans ce cas, on le contraint à ne vivre qu’à travers la quête d’une identité sexuelle. Faisant de lui, de surcroît, et au bénéfice de parents monstrueux, la proie que l’on digère dans le silence noir saturé de miasmes. Seulement, parce que le Captif est doté d’une résilience exceptionnelle, il va se forger ses propres outils pour se libérer de ce carcan cauchemardesque. Une maturité de l’esprit qui ici agit comme un processus psychologique de survie, et que la pièce décode, décrypte, en abordant notamment en accéléré la rétrospective de ce qu’il a vécu, en tant qu’objet de honte et de fantasme, dans la quasi indifférence avec, in fine, son espérance concrétisée dans un champ de lumière.
Quant à l’émergence du projet, je dois dire que c’est grâce à l’intelligence d’un homme, Frédéric Fage, qui dès qu’il a lu le texte a non seulement souhaité s’en emparer, mais a su parfaitement comprendre le thème, dans sa dramaturgie et sa forme. Bien sûr, parce qu’également, tout comme moi, il fut saisi d’effroi en découvrant la véritable histoire de l’enfant du placard. Quant à l’interprétation, ce fut, là aussi, un réel bonheur de découvrir le jeune et brillant Hugo Miard, dont son amour du verbe qui forge l’âme libre en fait une incarnation extraordinaire.
Olivier Sourisse
Du 7 au 30 juillet, à 16h05 (excepté les jeudis) à L’Espace Roseau, 8 rue Pétramale / Avignon
Réservations au 04 90 25 96 05