Ludwika Ogorzelec : Je recherche un moment d’équilibre
Par Sergiusz Chądzyński
Je rencontre Ludwika au Centre d’Art contemporain de Varsovie lors de la préparation de son exposition. Je traverse les salles déjà prêtes à recevoir le public, celles où un bric-à-brac de matériaux déposés attend l’intervention du maître, celles dont l’espace est déjà cristallisé. Je passe aussi par des pièces toutes vides. Elles seront bientôt remplies par des objets. Un fond de musique asiatique accompagne ma balade à travers le chantier.
Ludwika traite cette présentation comme une monographie et une rétrospective, couvrant la période depuis les années quatre-vingt à nos jours. C’est ce qui lui permet d’exposer des sculptures en bois, de créer des structures dont l’idée a déjà été utilisée, par exemple dans la galerie « Roi doré » à Paris (2010-2011), et d’en construire de toutes nouvelles en utilisant l’espace des salles du musée.
Certaines des sculptures en bois appartiennent à la série des « Instruments équivalents », effectuée pendant la période d’une recherche intense de l’aménagement de la dimension par des lignes. D’autres, faites de film étirable et de câbles métalliques, incarnent la cristallisation de l’espace.
Ludwika dans l’interview avec Jaromir Jedliński (1) précise : « Le but de la cristallisation de l’espace est de “faire sortir” les gens de leurs stéréotypes et habitudes de la vie quotidienne. La cristallisation permet de s’arrêter un instant, elle est censée offrir une expérience émotionnelle positive, à la suite de laquelle, peut-être, l’homme se souviendra qu’il est un individu vivant dans l’univers, et pas seulement une petite partie de la machine sociale. »
L’art de Ludwika semble de prime abord compliqué, mais selon ses mots, un petit effort suffit pour trouver la clé d’une bonne perception de l’intention artistique. Ceux qui ne connaissaient pas ses œuvres pourront retracer leur développement, l’admirer de l’extérieur et éprouver de nouvelles impressions en y pénétrant.
Certes, la rencontre avec « La Cristallisation de l’espace » ne laissera personne indifférent. On peut supposer que les effets se feront connaître après un certain temps, lorsque, sous l’influence de l’exposition, le visiteur commencera à percevoir différemment la réalité environnante.
Ludwika Ogorzelec, Szukam momentu równowagi (Je recherche un moment d’équilibre),
du 4 décembre 2020 au 28 février 2021. Centrum Sztuki Współczesnej Zamek Ujazdowski, Varsovie.
https://u-jazdowski.pl/program/wystawy/ludwika-Ogorzelec
http://www.ludwikaogorzelec.com
https://photos.app.goo.gl/rLaznvFYj79Xsino7