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SHANE GUFFOGG, à Paris

Le peintre des vibrations s’expose au sein de Vanities Gallery

Souvent le grand public ne se rend pas compte de l’audace que de devenir un artiste, comment oser créer après Léonardo de Vinci (1452-1519), Rembrandt (1606-1669), Antoine Watteau (1684-1721), Vincent van Gogh (1853-1890), Pablo Picasso (1881-1973) ou Andy Warhol (1928-1987). La pression sur les épaules de l’artiste est insurmontable. Surtout que l’art contemporain oblige l’artiste à être unique, à innover, à apporter sa pierre à l’édifice de l’histoire de l’art qui se déroule depuis plus de 20.000 ans et c’est grandement accéléré depuis les cinq derniers siècles.

Ce statu quo, explique combien souvent les artistes commencent avec de grands principes et une volonté de rechercher le Concept. Question ô combien difficile puisque l’art est intrinsèquement une science humaine qui parle de l’Existentialisme. Depuis l’émergence d’Homo sapiens, nous tournons autour des mêmes thèmes : la foi, l’amour, la gloire et la mort.

L’interprétation des œuvres ne peut se détacher du contexte temporel du moment de leur création et c’est pourquoi, souvent l’art contemporain se veut élitiste, complexe, abscond.

Shane Guffog a toujours eut ces notions à l’esprit et il exprime fort bien dans son manifeste PHARMAKA[1] son point de vue : ‘But as painters, we paint’. Cette phrase résume en peu de mots, le fait qu’il ne faut pas avoir peur, ne pas être impressionné par le passé, qu’en tant qu’artiste il faut peindre, faire abstraction des critiques, du marché et des autres. Car dans notre monde actuel, ô combien quelques fois absurdes et souvent violent, la catharsis de l’art n’a jamais était aussi cruciale.

Depuis l’âge de ses 16 ans, Shane Guffogg peint, se confrontant dans ses débuts aux anciens maîtres en réalisant des portraits figuratifs pour petit à petit évoluer vers une peinture abstraite. Ses œuvres colorées représentent des équilibres dynamiques, c’est la fusion entre la création et la destruction. Certains y verront des flammes, d’autres des trous noirs, ou même des nuages intergalactiques. L’on y descelle  la naissance et la destruction des mondes. Les peintures de Shane Guffogg sont puissantes, introspectives et rigoureuses.

Ce n’est nullement de l’Action painting, ni l’utilisation de quelconque pots de peinture percés qui ont créé ces formes. Non, Shane Guffogg a patiemment peint au pinceau ces entrelacs, posant glacis après glacis, jusqu’à 100 couches. Il en ressort une grande profondeur, un sfumato entre les lignes conductrices colorées. « La vie venant des ombres » comme le conscientisait déjà Léonard de Vinci, Shane Guffogg crée une peinture abstraite où l’émotion est présente si l’on prend le temps de la regarder.

Il découle une autre conséquence de son travail : l’aspect vibratoire des couleurs et des courbes. Dans la lignée d’un Nicolas Poussin (1594-1665), avec sa philosophie de la Peinture Tonale[2] ou d’un Kandinsky[3] ou même d’un Henry Valensi (1883-1960), inventeur du mouvement musicalisme[4], Shane Goffugg entend les couleurs. Il est également avant-gardiste, en associant une IA qui puisse lire musicalement ses œuvres. Il en résulte une interprétation musicalement scientifique. Mais l’artiste, par cette action, questionne aussi chacun d’entre nous sur la place de l’informatique dans notre société. Et la réponse de Shane Guffogg est sans équivoque, certes l’IA a créé la partition, mais ce sont des humains qui ont écrit le code et c’est encore un humain qui interprète la partition. Pour Shane Guffogg, l’IA est un media de plus dans la palette du processus créatif de l’artiste.

Découvrir le travail de Shane Guffogg, c’est se laisser porter dans l’ode de la création, c’est entrevoir le barycentre du néant, c’est au final entendre le début et la fin avec les yeux.

Actuellement exposé à la Biennale de Venise dans le Palazzo Sacala Contarini del Bovolo, il exposera pour la première fois à Paris du 30 mai au 30 juin au sein de la Vanities Gallery

 

Thierry TESSIER

 

 

Exposition « VIBRATIONS »

Du 30 mai au 30 juin 2024

Vernissage le jeudi 30 mai à partir de 18h30

 

Vanities Gallery

17, rue Biscornet 755012 Paris

Du mardi au samedi de 10h30 à 19h00

Site officiel : https://www.shaneguffogg.com/

Site de la galerie : https://www.vanitiesgallery.net/

 

 

[1] PHARMAKA : publié en 2003 – lien

[2] “Tout l’artifice de la peinture” : La Couleur et les ‘Modes’ musicaux dans l’œuvre de Nicolas Poussin Voir le symposium organisé par Nadia Podzemskaia et Helen Glanville – lien

[3] Voir Abstraction et musique par le Centre Pompidou – lien

[4] Mouvement musicalisme : créé par le peintre Henry Valensi, en 1932, avec Charles Blanc-Gatti, Gustave Bourgogne et Vittorio Straquadaini. Les peintres musicalistes utilisent la matière-couleur pour ses vibrations — Valensi parle de résonances sentimentales. Ils cherchent à synchroniser couleurs et formes dans l’espace de leur toile à la façon du musicien qui agence sa matière sonore en relation directe avec les émotions à exprimer.