Evenements

NOUVELLES REALITES PHOTOGRAPHIQUES

Par Sarah Badet

GALERIE ZOMBRART ET GALERIE DOUZE

PRESENTENT

RAYMOND HAINS
FREDERIC VIDAL

« Suite à sa naissance, la photographie qui avait très vite rejoint « le système des images » oubliait un peu vite quelle était née de la physique et qu’elle était une part de la chimie.

Elle constitue un objet singulier faisant irruption dans le domaine du visible, et renoue avec l’invisible à travers le négatif. Cette prise de conscience se traduit dans la pratique la plus artistique de la photographie. Nous sommes alors en présence d’un phénomène esthétique qui dépasse les limites habituelles de l’expérience artistique qui ajoute des solutions graphiques inédites car proprement photographiques : seule la photographie peut s’accompagner d’un effet iconique « négatif ». Si nous pouvons comprendre la négativité avec le cerveau, nous ne savons pas « voir en négatif » avec nos yeux. »

Michel Frizot, L’iconicité, négative. Inversion, impact fluidique et négativation en photographie.

Nous présentons les travaux photographiques de Raymond Hains et de Frederic Vidal qui illustrent avec grand talent cette  » nouvelle réalité « .

 

EVENEMENTS

→ PREVIEW : uniquement sur invitation Mardi 18 mars 2025 de 18h30 à 21h00

→ VERNISSAGE : Jeudi 20 mars 2025 de 18H30 à 21 h

→ FINISSAGE SIGNATURE CATALOGUE DE L’EXPOSITION  : Samedi 19 avril de 15h à 19 h

DOSSIER DE PRESSE : GALERIE ZOMBRART : sarah@zombrart.fr 00336 50 45 47 08

 

Raymond Hains (1926-2005 )

Dès 1947, Raymond Hains déjà photographe d’avant-garde, met au point l’invention des prises de vues à travers la superposition de verres cannelés devant l’objectif créant les « photographies hypnagogiques » ; à partir de 1948 Raymond Hains travaille à la déstructuration des lettres et donc des mots, les déforme, les rend illisibles et leur assigne ainsi une fonction plastique abstraite.

« L’expérience de l’hypnagogie me permet de m’arracher de la tendance mimétique de la photographie ; elle déconstruit la lumière et métamorphose l’image en lignes abstraites. En tant qu’artiste, j’ai la conviction de devoir inventer des « réalités nouvelles ». C’est ce point de vue que je mets en place dans mon article « Graphisme en photographie. Quand la photographie devient objet », Photo Almanach Prisma 5 , 1952 Raymond Hains.

La majorité des images présentées à l’occasion de l’exposition nouvelles réalités photographiques de Raymond Hains sont des tirages argentiques, réalisés sous son control, issues de la série photographie hypnagogique ,entre 1947 et 1950 .

Les œuvres proposées à la vente sont issues de collections privées.

Aussi quelques rayogrammes (1947) et photographies abstraites (1956) de Raymond Hains sont exposées aux côtés de documents d’archive notamment la maquette de la couverture et l’édition originale du recueil Hépérile éclaté publié en 1953, à l’occasion de l’exposition de Camille Bryen à la galerie Colette Allendy, à Paris où Raymond Hains exposa en 1948 pour la première fois son travail, en présentant ses photographies hypnagogiques .

Raymond Hains et Jacques Villéglé éclatèrent la typographie d’un court poème phonétique de Camille Bryen en le passant au travers d’une machine que Raymond Hains inventa, l’Hypnagogoscope, usant du procédé optique de déformation de l’image de superposition de verres cannelés devant l’objectif.

La vision poétique de Raymond Hains et de son glissement progressif dans le langage à l’image, sa dimension verbale et plastique que l’artiste poète développera tout au long de son œuvre est née.

 

Frédéric Vidal (1956-)

De concert avec les œuvres photographiques de Raymond Hains est présenté un corpus d’œuvres du photographe Frederic Vidal

« Mes compositions photographiques – écrit-il – sont à base d’effets Sabatier : il s’agit de solarisations réalisées sur papier sensibilisé aux sels d’argent.
Je travaille ensuite avec diverses techniques et sources lumineuses : fibres optiques, lampes de poche, flashs lumière du jour, ampoules tungstène… »

Les épreuves photographiques présentées sont uniques, réalisées en noir et blanc : des « exercices de composition » comme les nomme Frédéric Vidal, issues de sa série Matières débutée en 1996.

 Par des jeux de cadrages, superpositions et de sensibilisations de surfaces, Frederic Vidal, tel un alchimiste, réalise « à la lumière de l’ombre », des images négatives ou perçues comme négatives : « Je ne photographie pas d’objets, afin que mes œuvres se regardent comme des objets ».

Fréderic Vidal, peint avec la lumière des compositions abstraites à motifs géométriques répétés, sculpte ses images grâce à des systèmes lumineux échafaudés avec différents filtres ,caches et contre caches. Les motifs successifs sont mis en scène, métamorphosés par la technique du rayogramme et de la solarisation :il use du premier dispositif de capture d’image sur une surface photosensible de l’histoire de la photographie.

Frederic Vidal appréhende ainsi son laboratoire comme une camera obscura ou chambre noire : Il maîtrise les techniques scientifiques des procédés d’impression de l’image, expérimente et recherche de nouveaux matériaux et papiers : il construit ( il fut influencé par le mouvement constructiviste du Bahaus notamment par les rayogrammes de Moholy Nagy ) en jouant de la bipolarité entre le sombre et le clair, de la dynamique de passage de l’un à l’autre, procède avec la pénombre et le clair-obscur obtenus grâce au rayonnement de touches de lumières allusives, et de l’inversion des valeurs.

La lumière surgit de l’emprise de l’ombre, on ne comprend pas alors la nature des motifs : un fluide invisible traverse des corps opaques ou translucides : les zones sont insolées ou non, formant des photographismes d’un noir profond dit non argentique.

Frederic Vidal est un sculpteur de l’image et un scénographe de la lumière : ses tableaux photographiques ou «  compositions oniriques » comme il aime à les citer, sont hors des valeurs habituelles de l’image : le regardeur est face à une nouvelle réalité photographique.

Copyright Frederic Vidal et Raymond Hains

Sarah Badet directrice Galerie Zombrart

Du 18 mars au 19 avril 2025

10 rue des Beaux Arts Paris 6e