3.Romanti…Q
Par Michel Poivert
Faut-il voir dans cette exposition de trois photocollagistes le symptôme d’un regain du genre dans la création contemporaine ? Issu de l’histoire des avant-gardes, mais tout aussi bien de pratiques vernaculaires, le photocollage a connu ses heures de gloire lors des avant-gardes historiques (de Dada au Surréalisme), puis aux grandes heures de la contre-culture des années 1960-70, où l’iconographie médiatique passée au scalpel a servi à délivrer des messages contestataires. Aujourd’hui, essentiellement pratiqué par des artistes femmes, le photocollage réapparaît avec une vigueur inattendue. Alors que l’époque nous cantonne à l’autocensure, de nouvelles générations partent au combat. Le craftivisme – cette attitude associant pratiques domestiques revisitées et militantisme – ne pouvait pas ignorer les vertus du découpage et du recollage des images véhiculant nos stéréotypes. Il n’est donc pas étonnant de voir que le corps y est mis à l’honneur. À l’heure où les genres sont bousculés, les rapports de séductions repensés, les formes désirantes se renouvellent avec éclats.
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