Evenements

La puissance et la gloire – Maillol et Gaudi

Par Henri – Hugues Lejeune

Pour la Rentrée, mais au juste la rentrée de quoi, nous sommes au seuil du Printemps certes, mais tout de même la vraie « Rentrée » ne se produit-elle pas à la fin de l’Eté, l’Automne donc? Ne nous semble-t-il pas que tous, autant que nous sommes, nous étions bien occupés ? De nous-mêmes d’abord, de toutes parts bousculés. Tous nos espaces publics semblaient en travaux, en mutation, en rénovation ou simplement comme en berne. Un évènement à la fois, semblait le maximum supportable. Et, non sans crainte, on ajournait la suite à quelque avenir (meilleur, différent, impromptu, cataclysmique, on ne savait guère, on attendait. En état de veille ? A son propos propre et à celui des structures de l’avenir ? La « mise en question » était tombée dans le droit commun. Bon, voici le Musée d’Orsay qui se jette à l’eau. Au programme Maillol comme exposition, Gaudi en tant que noble étranger invité en visite. Ils sont grosso modo contemporains. Le calendrier, devenu international et tournant, des grands musées internationaux, en un rythme majestueux, ordonnancé entre eux par Messieurs (et Mesdames) les conservateurs des Grands Musées et qui semble fonctionner avec un évident succès à travers l’Europe, de plus en plus coordonné bien entendu avec les Amériques peu à peu étendu vers le Moyen voire Extrême-Orient... Tout ce beau préambule pour dire que le programme du Musée d’Orsay de présenter Maillol en France, si je puis dire à domicile qui lui, est essentiellement français, viscéralement, en profondeur, territorial et aussi idéaliste que ce beau mot l’implique à travers le spectre singulièrement large et étendu de sa quête : tout y passe, la peinture, la sculpture évidemment qui semble avoir été son point d’orgue, le dessin, l’architecture et aussi l’expression verbale et écrite, car il cogite, s’agite et il dit et proclame le pourquoi et le comment. Ainsi se retrouve-t-il côte à côte avec Gaudi, à titre de noble invité étranger, sur de proches cimaises : ceci ne peut logiquement procéder que du hasard ? mais contient une sorte de sortilège ; il fallait, quelque part, qu’ils soient mis face à face et l’un avec l’autre. Ils ne se nuisent pas, ils ne s’opposent pas, il n’y a guère d’apparence qu’ils aient été très au courant l’un de l’autre (or ils semblaient chercheurs, curieux et très à l’affut mais les distances étaient plus grandes) mais par je ne sais quel mystère toutes mes lignes s’en ressentent, ils se complètent, se réfèrent à un même absolu, dans des échelles certes différentes, d’une manière éclatante. En exergue, une observation hélas constante et bien de chez nous : si Gaudi a dès l’origine été puissamment soutenu, d’abord à titre privé, par des enthousiastes qui lui passaient commande, je n’emploie pas le mot de Mécènes, car il s’agissait essentiellement de constructions, de structures, d’établissements, d’immeubles publics ou du moins collectifs, alors que Maillol eut du mal à percer, à bouleverser la structure publique française, s’il finit par y parvenir au moins dans la présentation publique et urbaine de ses sculptures. Gaudi était soutenu de toutes leurs forces par les collectivités qui le soutenaient en Espagne : la Sagrada Familia vient à peine de se parachever à Barcelone, en fanfare. Ainsi avons-nous aujourd’hui le plaisir et la satisfaction de pouvoir suivre et comparer les visions de deux grands esprits, leurs conceptions et leur sentiments respectifs de l’espace public et de la façon de le façonner à notre intention. Musée d’Orsay du 12 avril au 17 juillet 2022

Théâtre – « Le petit coiffeur »

Par Katy Sroussy

Comme cela fait du bien de retourner au théâtre ! Nous entrons dans un cocon de velours rouge au Théâtre Rive Gauche, avec respect de la distanciation, la salle est pleine. On aperçoit  déjà le très joli décor de Juliette Azzopardi, double décor mobile,  à la lumière douce et  tamisée, qui montre  un salon de coiffure  des années 40  avec  un fauteuil authentique de cuir lustré. L’histoire se déroule à Chartres en 1944, juste après l’occupation allemande. Texte intégral

« A » Compagnie La Royale Breakfast

Au théâtre La Scène Parisienne

Grâce à la pilule A, vous aurez toujours une longueur d’avance! Une pièce délicieusement déstabilisante, qui par son côté absurde, nous embarque dans la médecine du futur. Le diagnostic prescrit la prise de pilule d’Anticipation, pour ce patient pas vraiment patient, qui souffre de carence. En face, sur le plateau, la jeune fille trop prudente et en proie au désespoir,  décide d’avoir recours à la chirurgie, afin de se débarrasser de son excès de  A... Texte intégral

Et si l’art faisait voyager

Par Iris Alter

Partons à la découverte de l’autre BRUXELLES surprenant avec les artistes du PARCOURS MARITIME à MOLENBEEK du 25 - 27/ 03/2022 BRUXELLES l’autre capitale de l’art à 1h20 de Paris vaut le voyage. Et si c’était juste pour son art? Entre le traditionnel Bozar, palais art déco, le Centre Belge de la Bande Dessinée où le jeune Mima, musée de l’art urbain et de la culture 2.0, il y en a pour tous les goûts. Et si l’on a envie de revenir, le pass musée donne accès à 59 musées en Belgique pour 59 Euros. Mais à Bruxelles, l’art se vit aussi autrement: hors des institutions, vivant, démocratisé et populaire. On le rencontre sur les murs, dans le métro, dans l’air, dans les rues avec des graffitis, des performances, des manifestations de danse, des spectacles poétiques ou politiques et de tous genres, en des endroits inattendus. L’art fait vibrer la ville, du boulanger photographe aux artistes professionnels - tout le monde y contribue. Le PARCOURS MARITIME en est un excellent exemple. Le quartier de MOLENBEEK, " de l'autre côté du canal", trop souvent associé au terrorisme dans la presse internationale depuis les attentats de mars 2016, est en train de devenir un quartier inspirant et le deuxième quartier d’artistes après Saint-Gilles. Cette tendance se reflète déjà dans le fait qu’il y a 5 musées/lieux de culture qui se sont implantés autours du canal dans les dernières années. En 2016 le MIMA a ouvert dans une ancienne brasserie. Le TOUR & TAXIS, ancienne gare maritime composée d’entrepôts et de bureaux, recouverte par une vaste verrière a été désaffectée et restaurée pour accueillir des entreprises et des manifestations culturelles. De l’autre côté du canal, le musée multidisciplinaire KANAL- CENTRE POMPIDOU, situé dans les anciens ateliers Citroën, avait commencé ses activités dans un lieu désaffecté laissé brut. En ce moment en raison dès travaux de transformation, les manifestations culturelles se déroulent extra-muros. La réouverture est prévu en 2024. Puis le Centre ARGOS, dédié aux arts audiovisuels et plastiques ainsi qu’IMAL, dédié aux cultures et technologies numériques, sont également venus s’installer le long du canal. Avec son riche patrimoine industriel en partie délaissé et des loyers encore bien plus abordables qu’à Sainte Catherine, quartier situé de l’autre côté du canal devenu très prisé, Molenbeek est idéalement équipé pour héberger les artistes et leurs ateliers. Dans le but de dynamiser et valoriser le quartier et de donner une visibilité et un lieu d’échange à ses artistes, l’initiative citoyenne “Parcours Maritime” portée par quelques acteurs artistiques de Molenbeek est née en 2020 et revient avec une deuxième édition en 2022. Les artistes communiquent directement avec le public sans aucun intermédiaire de façon démocratique et bénévole pour refléter et favoriser une société et une culture cosmopolite et décloisonnée. Ils invitent chaque habitant qui veut s’exprimer à participer, en investissant les ateliers d’artistes, mais également d’autres lieux privés avec le public du quartier. La Gare Maritime du site Tour et Taxis accueille l’exposition PHARE du parcours, en exposant un travail de chaque participant, avec une centaine d’œuvres à découvrir. Le vernissage y aura lieu le 25 mars à partir de 18H et sera accompagné par des spectacles de funambules, d’acrobatie en hauteur et des concerts de musique du monde entier, à l’image multiculturelle des habitants du quartier. INFORMATIONS PRATIQUES PARCOURS MARITIME Du 25 au 27 mars 2022, vernissage le vendredi 25 mars à partir de 18H dans la Gare Maritime, expositions le week-end du 26 et 27 mars de 11h à 18h lieux divers du quartier maritime de Molenbeek, aux abords du Boulevard du Jubilé, prospectus avec des informations détaillées à la Gare Maritime Plus d’infos/ https://web.parcoursmaritim.be/ et Instagram/ https://www.instagram.com/parcours.maritim/

Hélène Jacqz : l’exposition CARAVANE

La galerie l’Ephémère

H. Jacqz "Tout commence maintenant", 2020, photo: © Woytek Konarzewski
L’Ephémère à La Chartre-sur-le-Loir présente la nouvelle exposition
CARAVANE <Paris-Damas-Tokyo>
qui réunit les peintres
Hélène Jacqz, Ibrahim Jalal et Michio Takahashi
Du 25 juillet au 12 août 2020
L’Ephémère vous accueille
de mardi à vendredi de 15h à 19h
les samedis et dimanches de 10h à 19h
(avec une pause méridienne 13 à 15h)
Le vernissage aura lieu samedi 25 juillet de 18h à 20h.
L’Ephémère, 52 rue François Coudreux, 72340 La Chartre sur le Loir
 

Théâtre : La Mouette d’Anton Tchékhov

Par Esther Ségal

Une pièce exceptionnelle jouée dans la plus pure tradition du théâtre, dépouillée de ses apparences et riche en incarnation, servie par des comédiens choisis avec une grande justesse.

Une pièce où le désir, la chute, l’absolu se partagent un destin sous un ciel de plomb où toute grâce sous le poids des épreuves y perd ses ailes. Tchékhov nous livre ici avec un regard cynique des personnages hantés par leurs rêves et rattrapés par leur vie et ses limites. À voir absolument !

 Avec Pierre Bès de Berc, Didier Bizet, Laurence Hétier, Yves Jouffroy, Pauline Mandroux, Isabelle Miller, Rémi de Monvel, Selma Noret-Terraz, Rémi Picard, Thomas Sans, Dominique Vasserot.

   Au Théâtre du Nord Ouest, 13 rue du faubourg Montmartre 75009 Paris

 Du 28 septembre au 12 octobre 2019. 

Zvi Milshtein, mon père et moi.

Alain Pusel

Zvi est né à Kichinev, aujourd’hui capitale officielle de la Moldavie, autrefois vassal de l’Empire du dictateur Joseph Staline. Cette petite république sortie du joug soviétique risque, bien malheureusement et rapidement de tomber dans les griffes poutiniennes. Zvi, qui s’y connaissait en géopolitique, vu les drames et les péripéties qu’il avait vécus autour du conflit mondial de 1939, savait très bien qu’il ne faut pas accorder une once de confiance à un ancien agent du KGB. Une telle mauvaise herbe ne fait que grandir et se renforcer. Souvenir joyeux : cette Moldavie, revue par Milshtein dans les années 2010, renvoyait de manière délicieuse à des épisodes de Tintin : on avait l’impression de revivre les aventures du Sceptre d’Ottokar, avec une menace bien désuète en arrière-fond… Hélas, l’Histoire ne change jamais – il n’y a que les énarques et les geeks pour croire l’inverse, seules des périodes entre parenthèses nous autorisent quelque détente. Lorsque j’accompagnais Zvi à des Foires d’art contemporain ou pour des expositions à l’étranger, je savais que je m’embarquais pour des aventures spatio-temporelles déroutantes et que j’allais sentir le vent de l’aventure. En Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Suède… les journées passées sur le stand de l’exposition – où l’on attend pendant des heures le passage du Collectionneur fidèle, de l’Amateur éclairé, du Journaliste dithyrambique ponctuées par les visites de Barbara et de Lara, enthousiastes et souriantes, le scénario se reproduisait : tout à trac surgissaient des visiteurs, surtout des femmes, d’un âge indéterminé, vêtues de façon inactuelle et aux propos anhistoriques. Dès leur phrase d’introduction, je me mettais à rêver… Zvi, tout ragaillardi et tout sourire, laissait tomber sa gitane sans filtre, se redressait d’un bond et débutait alors une sorte de valse linguistique et corporelle : il se mettait à parler une langue inconnue. Sans doute parfois le russe (pour une dame au lourd collier), parfois le yiddish (pour une dame au châle couleur parme), parfois une autre variante (mais de quelle langue ?) avec une dame en pantalon de cuir rose et parfois – tiens, il me semblait reconnaître ces assonances, dans la langue du quartier latin avec une jeune femme bohème au rouge à lèvre vif et à la démarche chaloupée. Zvi rêvait aussi en plusieurs langues, mais son pire cauchemar était celui de voir le Louvre en cendres, ravagé par un terrible incendie. Il fallait alors le rassurer, trouver un journal, interroger le réceptionniste de l’hôtel, appeler un copain à Paris. Sa souffrance disparaissait, son inquiétude demeurait. Je me rappelle d’une fois, où dans son rêve, plus sophistiqué, c’était Rika Zaraï qui lui téléphonait pour lui apprendre la sinistre nouvelle : les Delacroix, le Radeau et les Chardin étaient la proie des flammes. J’avais manqué la carrière artistique de Rika, j’avais des doutes sur sa reconversion paramédicale : elle conseillait dans ces années-là l’utilisation de force tisane régénératrice ; j’ignorais tout de ses compétences de Pythie. Peut-être Zvi, lors de son arrivée à Paris, avait-il fait le portrait de la belle Rika et en avait gardé une mélancolie cachée ? Il faudrait demander à quelques exégètes milshteiniens, si des dessins ayant pour titres : « Les dessous de l’affaire », « L’envol de la cuisinière » et « Caramba » nous en apprennent plus sur cette télépathique affaire. Je ne voyais plus Zvi depuis longtemps, il vaut mieux conserver l’éclat de quelques précieux moments de sa jeunesse, me disais-je. Les années défilent. Un matin, je reçus un appel sur mon téléphone portable, je marchais, un peu taciturne, dans un Paris baigné de pluie. C’était lui. Il avait composé un faux numéro ; plus exactement il s’était trompé de numéro et donc de personne. Je lui dis qui j’étais alors qu’il parlait de rendez-vous et de photos, instantanément il me parla comme si c’était vraiment moi, cette fois. Quelques minutes chaleureuses qui me touchèrent au cœur. Il m’invita à venir le voir à Lyon. J’acquiescai. Je ne le fis pas. Le même jour, peu après, je reçus un appel de mon père : il avait eu l’impression que je l’avais appelé. Ce n’était pas le cas. La succession des deux brèves conversations m’avait durablement frappé. Avec le recul, cette scène des deux appels pourrait prendre place dans un film de Krzysztof Kieslowski. Avec une image travaillée en couleurs jaune et verte. Et un regard bien interrogatif. Je suis allé voir la belle exposition de Zvi à Sens avec ses ludiques et magnifiques papiers froissés en boule. Tout était là, de son art et de son humour, en encore mieux. Ces dernières années, mon père a progressivement cru entendre et cru voir de plus en plus d’événements et de personnes. Je me frotte les yeux. Mon père et Zvi sont morts tous les deux le même jour, un 4 février, de la même année.

Les fleurs volées

Par Mylène Vignon, le film d’Elisabeth Duda

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Woytek Konarzewski, pendant toute  la durée du confinement à cueilli pour nous des fleurs, qui furent ses muses au quotidien. C’est la nuit tombée,  que la cueillette avait lieu le plus souvent. Ainsi, les roses, les pavots et autres étranges coquelicots sexués, se retrouvaient au lendemain, en illustration des florilèges de nos poètes confinés,  déjà publiés au matin. Texte intégral

Poissons Volants

Par Elsa Kaminski

Comme son nom lindique, lexposition collective « Poissons volants », sous la direction de Sophie Bosselut et Sarah Cohen, fait des particularités de lanimal le pendant des oeuvres aujourdhui présentées au 6b. En effet, la théorie du poisson volant selon laquelle lanimal sextirpegracieusement hors de leau pour échapper à son prédateur convient donc admirablement à lanalyse poétique des artistes, cest-à-dire aux situations où lindividu est placé devant un langage inhabituel, volontaire et libéré

Texte intégral

Arnaud Esprit Tribu

Propos recueillis par Mylène Vignon

Arnaud est une artiste française aux mille et une vies : dessinatrice humoristique aux côtés de Sempé́ et Faisan, elle collabore ensuite avec Pierre Cardin comme styliste, avant de devenir free-lance internationale, puis devient directrice artistique d’une agence de publicité́. Pendant tout ce temps, son envie de peindre et dessiner ne l’a jamais quittée. Aujourd’hui sa création est un foisonnement d’œuvres issues d’un esprit en pleine tempête. Telle une chamane, elle nous invite à̀ plonger dans sa mythologie inventée, dans ses mondes parallèles oniriques et vibratoires, peuplés de créatures sorties de nulle part mais ô combien incarnées. Les peintures exposées sont ainsi des pages habitées et extraites de son «carnet de rêves» selon ses propres termes. Carnet de rêves, voyages immobiles dans l’indicible, à la frontière de notre réel et de son monde surnaturel. Les œuvres d’Arnaud, non dénuées d’humour, nous frappent par leur force poétique, graphique, généreuse et chimérique. Surgissent alors «les humains intemporels, les monstres gentils» et autres créatures fantasmagoriques qui nous entrainent en une énergique danse tribale, joyeuse et multicolore. Cette explosion de sens et d’intentions de l’artiste Arnaud trouve naturellement sa place dans l’écrin céramiqué qu’est la Galerie Terrain Vagh, où entrent en fusion deux mondes boulimiques et instinctifs, colorés et matiérés, dans le perpétuel métissage artistique et culturel cher à la tribu Vagh-Weinmann. Il est ainsi des évidences de rencontres et de partages... L’exposition se déroulera en deux temps, du 9 mars au 2 avril, puis suivra un nouvel accrochage, du 5 au 23 avril 2022. Exposition visible du samedi au mardi de 14h à 19h, sur une proposition de Moufida Atig et Hélène Nougaro. Galerie Terrain Vagh, 24 rue des Fossés Saint Bernard Paris 5ème galerie.terrain.vagh@gmail.com Tél : 06 10 27 50 38    

Mylène Vignon écrit et décrypte le monde.

Par Alin Avila

C’est armée d’une paire de ciseaux et d’un bâton de colle qu’elle a tenu son journal du confinement, réalisant chaque jour un collage. Comme une fenêtre ouverte  sur le monde, chacun d'eux  raconte d'une inimitable manière cette période si  particulière. Sur un fond de cartonrecyclé, ses matériaux sont des fragments de cartes postales, de catalogues, d’invitations,  comme pour rendre hommage à tant d’artistes qui ici,  à leur insu, sont ses invités. Texte intégral

Festival Femmes en scènes, invitation au voyage, à l’espérance.

Par Anne Dorr

Pendant 10 jours, du 3 au 13 Mars, Nice accueille pour la 13ème édition, le festival Femmes en scènes. Différents théâtres ou lieux d’expositions vont accueillir de nombreuses œuvres de femmes artistes. Le la a été donnée par la comédienne Niçoise Françoise Nahon il y a 14 ans, lorsqu’elle jouait une pièce sur la violence faite aux femmes, "Une femme seule" de Dario Fo et Franca Rame. La force de sa pièce la bouleversait, elle rêvait que ce sujet ait une plus grande visibilté. Remettons nous 14 ans en arrière, parler de violences sur les femmes était pratiquement tabou. Et que dire des violences morales, des rejets ou des harcèlements… Françoise Nahon se posait toute une série de questions qui ont encore toutes leur place aujourd’hui. Et si l’art et la culture permettaient-ils une mise en lumière ? Quelle est justement aujourd’hui la place des Femmes dans l’Art et la Culture ? Un événement pluriculturel, un espace dédié à la production féminine peut-il aider « à rendre visible l’invisible » ? A faire sens ? On peut imaginer que oui ! Françoise fonde le festival. Le combat des femmes depuis de si nombreuses années, pour ne pas dire siècles, pour être lues, écoutées, vues, exposées commence tout doucement à porter ses fruits mais reste permanent ! Le spectre d’un retour en arrière plane continuellement… Françoise Nahon continue à porter ce festival comme le colibri apporte sa goutte d’eau, avec sincérité et courage. Admiration ! Cette année, le festival sera parrainée par Catherine Cellac. Il accueillera de nombreuses autrices, créatrices, compositrices interprètes, ainsi que des metteuses en scène - Tiens dit-on vraiment metteuses en scène ? - ainsi que des danseuses, des humoristes, des performeuses, bref, il se veut une mise en avant des arts vivants des femmes et de femmes engagées, talentueuses, audacieuses, élégantes, toutes plus touchantes les unes que les autres, apportant un point de vue différent et complémentaire. Je vous invite à regarder le site officiel https://www.femmesenscenes.com Toutes ces femmes, toutes ces œuvres portent en elles une note d’espérance. Une note qui sera le titre du spectacle d’inauguration « Espérance » et que l’on peut suivre sur une robe éphémère qui ira de spectacle en spectacle, créée pour l’occasion par l’artiste plasticienne Marie Caroline Regottaz. Chaque année, depuis 7 ans, elle propose cette robe posée sur un mannequin en bois, faite à partir de cœurs en papier qui recueillent les petits mots de soutien ou les réactions du public sur les spectacles proposés lors de ces 10 jours. La robe se construit et s’embellit de jour en jour, à l’image des liens qui se créent, des témoignages et des émotions que nous apporte l’art en général. Si on parle de lien, allons jusqu’au bout et parlons solidarité. Chaque année, une partie des bénéfices du festival va à une association qui œuvre pour aider les femmes en difficulté. L’édition 2022 apportera son aide à l’association Accueil Femmes Solidarité. Ce festival est organisé par le Collectif Femmes en Scènes, en partenariat avec la Ville de Nice et avec les soutiens de la Région Provence Alpes Côte d’Azur et du Département des Alpes – Maritimes.

Laboratoire de Radicalité Artistique consacrée à Witold Gombrowicz

Théâtre Elizabeth Czerczuk

La troisième édition de mai 2019 sera consacrée au dramaturge avant-gardiste Witold Gombrowicz (1904-1969). Son œuvre, caractérisée par un ton absurde et un goût du paradoxe, a longtemps suscité les critiques mordantes de ses contemporains qui apprécient peu sa façon de traiter avec légèreté des problèmes existentiels, tels que l’importance de la philosophie et les rapports interpersonnels. Ce grand dramaturge et icône de la littérature polonaise s’est constamment débattu avec l’histoire difficile de son pays, ce qui se ressent dans ses œuvres profondément ancrées dans la tradition et l’histoire. Texte intégral