Welcome to New York
Par Pascal Aubier
C’est un film d’Abel Ferrara, un ami m’a même dit qu’il le tenait pour son meilleur. Quoi ? Meilleur quoi ? Cette anecdote triste à mourir, ressassée, triturée dans tous les magazines puants de la planète ? Il faut vraiment avoir du culot pour en faire un film, du culot et du mauvais goût.
Vous vous rendez compte ? Le film a été tourné dans la maison même qu’avait louée dans Trebeca, la pauvre Anne Sinclair. Si, si c’est important. On ne fait pas les choses à moitié. Et puis on s’assure Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset. Remarquables d’ailleurs. Mais le talent des acteurs ne fera jamais le bon film. Même les prouesses de Depardieu qui est étonnant dans ce rôle qu’il a dit ne pas aimer. Ne pas aimer le rôle ou Dominique Strauss Khan ? On ne sait pas et on s’en fout. Depardieu est bien, très bien. Quand il subit l’humiliante fouille au corps à son arrivée en prison, on reste stupéfait.
Mais bon, l’histoire et son battage sont insupportables. Pourquoi apporter tant d’eau à ce moulin déjà engorgé ? Et puis, le mauvais goût qui dégouline de partout comme dirait la dame du troisième. Ballets de partouzes, florilèges de culs Russes ou Ukrainiens (la paix dans la baise ?), on prend position dès le début. On infiltre des réflexions sournoises, dégoûtantes : tout d’un coup dans une engueulade entre les deux héros, Depardieu alias Devereaux alias Strauss Kahn, balance une insinuation vomissant sur le passé pro nazi ou associé de son père à Jacqueline Bisset alias Simone alias Anne Sinclair. De quoi je me mêle ?
Toute cette histoire, malgré les comédiens, la lumière ou ce que vous voulez, n’est qu’une histoire de merde. Dès le début, les Anglo-saxons avaleurs de croix et champions de la violence, se sont précipités avidement sur cette pauvre affaire. N’y allez pas. Merci.