Lettres

L’anachronique du flâneur N° 9

Par Marc Albert-Levin

Chère lectrice, cher lecteur

J’ai bien peur que pour cette chronique, très tardive, puisqu’à la mi-mai, c’est la première de 2014, votre « anachronique du flâneur » ne se change en « anachronique du pleureur » tant l’année 2013 a été pour moi lourde en départs d’amis très chers, vers cet autre plan d’existence que, par ignorance, nous appelons la mort.

Le mardi 26 novembre, je reçois un coup de téléphone de Michel Tyszblat, un ami peintre sur qui j’ai beaucoup écrit. Il me dit qu’il a fait toute une série de laques qu’il voudrait me montrer et nous prenons rendez-vous pour le mardi suivant. Mais deux jours plus tard, je reçois un coup de fil de René B., un grand ami commun, qui m’apprend que Michel est mort la veille, dans son sommeil, à l’âge de 77 ans. J’ai beau savoir que c’est le genre de départ serein que nous nous souhaitons tous, la perte de ce frère dans l’art, quatre mois après celle de mon frère dans la vie, disparu lui aussi, en juillet 2013, de l’autre côté du rideau de l’air… cette perte supplémentaire, s’ajoutant à tant d’autres, me désespère.

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