Portraits

Alain Pusel

Entretien avec Mylène Vignon

Alain Pusel a intégré notre équipe de rédaction par l’entremise d’Alin Avila. Il y tient une rubrique qui se nourrit de ses rencontres, tant artistiques que littéraires , pour le plaisir de notre exigeant lectorat.

Entretien :

Cher Alain, comment et quand avez-vous fait connaissance avec notre ami commun Avila ?

Au milieu des années 80, lors du vernissage pour une biographie consacrée à Zvy Milshtein ; ils étaient tels quels : le peintre à l’allure décalée et aux dédicaces très drôles, Alin Avila, vibrionnant, le verbe précis. Sacré duo. Peu à peu, je passerai du temps chez Alin, quai de Jemmapes, une véritable ruche au service des arts et des gens.

Que pensez-vous de la revue Area, qui prépare actuellement un dossier sur l’Amitié en collaboration avec Saisons de Culture, dans le cadre de notre partenariat ?

Touffue et surprenante. Magnifique et dense. Son iconographie, sa maquette, quelle aventure…

Que représente selon vous l’amitié ?

Pas simple. Est-ce que j’ai des amis ? Est-ce que je suis un bon ami ? J’aime rester à l’écart, le plus souvent. J’ai des amis dans ma bibliothèque, si fidèles, si précieux.

Que représente pour vous Saisons de Culture ?

Je découvre. Une tenue, du goût. Continuez ! Continuons !

Quel est votre type de lecture préféré ?

De plus en plus, des textes assez courts. Une vision. Une écriture qui tremble. Je fuis les penseurs du plein. Les rhétoriciens, même brillants. Je veux sentir le vide dans une pensée, les manques. Les longs textes brillants : souvent le sparadrap de l’esprit. Il faut oser l’enlever ; montrer les fragilités. Les plaies à peine séchées. Le théâtre : une grande absence en ce moment. L’instant qui s’évanouit. Un peu de lumière et la nuit.

Un livre qui vous aurait ému ?

Je l’ai relu. « Le professeur et la sirène » de Lampedusa. Moins de quarante pages. Sublime. La fausse vieillesse, le grand amour, la beauté sous l’écume.

Un dicton ou une maxime qui vous caractérise

Ah. « En vivant et en voyant les hommes, il faut que le cœur se brise ou se bronze » Chamfort.
Le « ou », le « et », cela dépend des jours. En fin de journée ils fusionnent. Ouille.

Un projet…

Ecrire. Encore, encore.

Le mot de la fin vous appartient

Il n’y a que des commencements. Bel été à tout le monde