Portraits

Marc Scognamiglio

Par Mylène Vignon 

J’ai rencontré Marc Scognamiglio alors qu’il accueillait un groupe de Jazz dans le salon de l’Hôtel Royal Émeraude, établissement qu’il dirige à Dinard. Quelle fut ma surprise, lorsque je le vis s’emparer du micro pour chanter d’une voix de crooner américain des airs repris par tous,

qui s’envolèrent bien au-delà de la verrière, comme pour enjôler les étoiles…

 

Entretien 

 

Cher Marc, vous managez plusieurs hôtels pour un groupe très prestigieux, quel a été votre cursus pour en arriver si jeune à l’apothéose de cette belle carrière ?

 

Toujours animé par la curiosité et l’envie d’aller vers « les autres », je me suis dirigé à la fin de mon baccalauréat économique vers les métiers du tourisme qui étaient alors en plein essor.

Les voyages, les mélanges de cultures et les nouveaux horizons m’ont permis d’élargir le spectre de ma culture de jeune Normand naît à Caen.

Puis, au moment où je travaillais pour Carlson Wagonlits Travel, (à l’époque une marque du groupe Accor), l’opportunité de travailler dans l’hôtellerie s’est présentée et je n’ai plus jamais quitté cet environnement où la routine n’existe pas et les rencontres sont toujours étonnantes !

 

Quel genre d’enfant étiez vous ? Pas vraiment tranquille, je suppose …

 

Étrangement assez discret, mais avec une personnalité non conforme aux enfants de mon âge qui m’entouraient, et déjà plus intéressé par la télévision et la musique que par les sports…tout en étant toujours bien intégré à mon environnement.

 

Et quel genre d’ado ? 

 

Une adolescence plutôt calme, j’aimais beaucoup aller au cinéma, retrouver mes ami(e)s dans les grands cafés Caennais.

J’aimais beaucoup fouiller dans le placard à 45 et 33 tours de mes parents, c’est là que j’ai trouvé le premier 4 titres de Sinatra avec « Strangers in the night » que j’écoutais en boucle.

Puis, durant mes études de Tourisme, j’ai trouvé un job d’étudiant à la FNAC de Caen, un accès à la culture en province qui était révolutionnaire à l’époque !

Puis mon parcours professionnel m’a amené dans différents endroits, pour finalement  rencontrer par hasard à Trouville-sur-mer un orchestre de Jazz, le Art Big Band, qui m’a donné ma chance en m’intégrant comme chanteur, avec un répertoire très orienté sur l’univers du Ratpack et des ses membres.

 

Nous vous avons parfois croisé dans Dinard, forçant le pas pour attraper le taxi – bateau en direction de Saint – Malo. Où vous sentez-vous le plus « à la maison » ? Dinard, Saint – Malo, Trouville… d’ailleurs avez-vous le temps d’avoir une maison ? 

 

Cet estuaire et cette côte d’Emeraude sont tellement magnifiques que je me sens bien des deux côtés de la Rance!

Chacune de ces deux villes a un charme qui lui est propre : une authenticité et un caractère bien affirmé pour la « cité Corsaire » , un charme élégant et intemporel pour la perle « So British » qu’est Dinard.

Chacune est un balcon pour admirer l’autre !

Étant arrivé à la direction du Royal Émeraude MGallery Collection de Dinard en Février 2019, je me suis installé de ce côté de la Rance avec ma famille que j’essaye de voir le plus souvent possible…

 

Votre engagement à soutenir les musiciens est une véritable gageure, mais vous-même, vous produisez vous parfois avec votre jazz band ? 

 

Oui, très vite lorsque j’ai pris mes fonctions, je me suis rendu compte que cette magnifique verrière avec ses fauteuils clubs en cuir et ses ventilateurs coloniaux serait un magnifique écrin pour accueillir des musiciens de Jazz.

J’ai donc pour mes premières fois, fait naturellement appel à quelques musiciens du Big Band Trouvillais, puis ce sont des musiciens et des chanteurs / chanteuses plus locaux qui se sont produits :

Le succès rencontré par ces soirées mensuelles (les derniers jeudis et vendredis de chaque mois), m’ont permis de me rapprocher du Casino Barrière.

Son Directeur, Bruno TOUTAIN, grand amateur d’art et de musique, à tout de suite ouvert les portes de la salle de spectacle de son Casino, et en soutien à une association locale, a permis la tenue de plusieurs concerts à caractères caritatifs du Art Big Band, avec le soutien de certains commerçants de la ville de Dinard, la ville de Dinard elle-même et le groupe Beautiful Life Hotels pour lequel je travaille.

 

Comment recruter vous les orchestres que vous accueillez au Royal Émeraude ? Toujours de qualité, je l’ai moi-même constaté à plusieurs reprises. 

 

Le recrutement se fait souvent par connaissance, un musicien m’en recommande d’autres.

Il y a aussi les nombreuses sollicitations que je reçois et que j’étudie à chaque fois.

Il a même fallu que je m’achète un lecteur CD (je n’en avais plus…) pour écouter les différents enregistrements qui m’étaient envoyés!

 

Quelle anecdote « agréable » pouvez-vous confier à Saisons de Culture ? 

 

Le grand bassiste et contrebassiste international Kyle Eastwood m’a demandé l’autorisation de répéter un soir sous la verrière.

Il séjournait a l’hôtel avec les membres de son Quintet dans la cadre d’un super festival porté par des bénévoles du comité des fêtes de la ville de Saint-Cast-le-Guildo « Un air de Jazz ».

Plus de 30 minutes de bonheur pour moi et les quelques clients médusés qui prenaient un verre!

 

Désagréable, s’il en est  ? 

 

Pour être sincère, je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré de musiciens désagréables depuis que j’évolue dans ce secteur…le Jazz est un tel vecteur de liberté qu’il fédère des personnalités attachantes et sympathiques.

 

Est-il un dicton qui vous caractérise ? 

 

« The best revenge is massive success » que Frank Sinatra m’a inspiré. (Mais il y avait aussi « The Best is yet to come »…)

 

Avez-vous des projets pour l’année à venir ? 

 

Oui, dès le samedi 27 janvier 2024 nous nous produisons au Casino de Dinard (la première est le 17 décembre 2023 au Casino de Trouville) avec la Art Big Band et ses 18 musiciens. Une affiche spéciale « Sinatra »!!

 

Merci à vous, cher Marc et que la fête commence !

 

(Crédit photo :  Antoine Scognamiglio)

 

www.royalemeraude.com