Entretien avec Lionel Cécilio
L'émergence fulgurente
L’itinéraire sans faute d’un comédien super doué, qui remercie ses parents de l’avoir éduqué avec de vraies valeurs.
Entretien :
SdeC : Lionel Cécilio, vous êtes ce jeune comédien audacieux qui se distingue actuellement par son talent et son dynamisme. Â vous suivre, on se perd un peu. Entre vos chroniques littéraires dans l’émission Voyage au bout de la nuit sur la chaine D8, vos tournages de films et votre prestation dans le rôle d’Aladin au théâtre du Palais Royal, vous trouvez encore le temps de défendre votre propre production, auprès des théâtres parisiens. Racontez-nous comment tout cela a commencé.
LC : Tout de suite après le bac, je suis entré à la Fac de Droits pour me diriger vers le métier d’avocat. Je me suis aperçu que j’amusais beaucoup les copains et que finalement, les avocats étaient un peu des comédiens, obligés de s’identifier aux personnes qu’ils auraient à défendre. Je n’y suis resté que quelques mois, attiré par une autre scène.
SdeC : Avez-vous directement endossé des rôles au théâtre?
LC : Non, j’ai d’abord écrit des paroles de Rap pour des amis musiciens, avant de m’inscrire à un stage d’impro au théâtre, à Magenta. J’ai passé l’audition pour rejoindre l’école des Enfants terribles où je suis resté deux ans.
SdeC : Je suppose que vous y avez fait de belles rencontres ?
LC : Oui, j’ai eu la chance de côtoyer Michel Lopez, Joël Demarty et Jean-Bernard Feitussi. La compagnie des Enfants terribles a la réputation de révéler de belles personnes. Au cours de la formation, l’acteur doit apprendre à se découvrir lui-même. Je suis parallèlement des cours de katali (théâtre dansé indien)- très formateur pour la gestuelle. Je me suis rapproché de Nathalie Leboucher pour une formation.
C’est assurément Michel Lopez et l’impro qui m’ont donné l’envie de raconter des histoires.
Sorti en 2004, je commence un travail à l’image. Un peu de cinéma, pub, télé, mais aussi de la scène.
SdeC : Comment êtes-vous entré en contact avec Rebecca Stella, la fille de Daniel Mesguich ?
LC : J’étais parti sur le tournage d’une série télé en Suisse. Au retour dans la nuit, nous n’étions que deux à ne pas dormir, Rebecca et moi. Nous avons parlé pendant toute la durée du trajet. Pour l’anecdote, J’étais très jeune dans le métier et j’ignorais alors qui était Daniel Mesguich. Arrivé à Paris, une amitié venait de se lier. J’ai alors pensé à lui envoyer un texte ; Monologue pour les vivants.
SdeC : Manifestement ce projet a été bien reçu ?
LC : Oui, car il m’a lancé seul en scène au Trianon à Paris.
En 2006 ce sera Suite Royale 2026, en 2009, une nouvelle est publiée, De l’autrecôté de la rivière, pour laquelle je remporterai un concours.
En 2010, je décroche le rôle principal dans le spectacle Aladin. Actuellement nous en sommes à la cinquième saison et c’est toujours un succès. En 2011, j’ai obtenu la distinction jeunes talentsCannes Adami , au Festival de Cannes.
SDEC : Votre pièce Voyage dans les mémoires d’un fou, a rencontré un bel accueil au Festival d’Avignon, cette année. Saisons de Culture était présent, ainsi que Katy Sroussy, qui nous a communiqué ses impressions en ces quelques lignes…
Envoyée spéciale au festival d’Avignon, mon coup de cœur fut pour Voyage dans les mémoires d’un fou, écrit et interprété magistralement par Lionel Cécilio d’après Flaubert. Ce jeune comédien fougueux, sensible et spirituel est doté d’une dextérité créatrice et corporelle enchanteresse. Une vraie découverte.
LC : Voyage dans les mémoires d’un fou, est le pendant de mon tout premier texte : Monologue pour les vivants. Il a été écrit en 2015 et je compte bien le proposer prochainement à Paris. D’ailleurs j’ai ma petite idée concernant un lieu symbolique, qui me tient à cœur, mais je ne dévoilerai rien de plus.
SdeC : On vous voit partout, Lionel Cécilio ; Les héritiers au cinéma, Nos chers voisins, Scènes deménage, à la télévision, en tournage avec Luc Besson… et aussi dans cette belle émission nocturne Voyage au bout de la nuit, où vous lisez installé sur un canapé, des textes d’auteurs célèbres ainsi que des lettres de téléspectateurs, avec parfois beaucoup d’humour.
Avez-vous une devise, ou un conseil à donner ?
LC : Je dirais que rien n’est impossible et que c’est lorsqu’ on s’y attend le moins que les choses les plus incroyables nous arrivent.
Solaire, charismatique, doué, généreux et profondément disponible, malgré la richesse de son actualité, Lionel Cécilio n’a certainement pas fini de nous surprendre, avec ou sans sa lampe merveilleuse.
Aladin est actuellement au théâtre du Palais Royal jusqu’en mars 2016.
Janvier et février 2016: Tournage du film L’affaire de Maître Lefort réalisé par JacquesMalaterre, avec Patrick Sébastien, Jean-Marie Winling et Maître Eric Dupont Moretti.
Voyage dans les mémoires d’un fou, du 12 au 30 avril 2016 Théâtre des Déchargeurs à Paris, ainsi que le 4 juin à 17h, dans le cadre du festival de l’Île au Théâtre de Volvestre.
Du 4 au 30 juillet, Voyage dans les mémoires d’un fou, tous les jours à 17h au théâtre Pixel, dans le cadre du festival d’Avignon 2016, ainsi qu’en août en Normandie dans le cadre de la 5è édition du festival du Solo.
Tout au long de l’année 2016, enregistrement pour le dessin animé Voltron, produit par Dream Works, sous la direction de Gérard Desailles. Il y tiendra le rôle de Keith…
Mylène Vignon