Sophie Sainrapt Eros la Femme, la volupté.
Ce qui interpelle lorsqu’on pénètre dans l’atelier de Sophie, ce n’est pas l’étalage de la nudité, c’est le respect dû à l’amour du corps. Ce corps jubilatoire qui exprime toute la reconnaissance de cette grande liberté que lui accorde l’artiste.
Le corps livré, comme brut de tout décor, avec cette vérité crue qui jamais ne dérange. Le talent permet tout et la personnalité sans compromis de Sophie Sainrapt émeut.
La démarche s’étend jusque dans le choix des supports et des médias utilisés. On comprend alors que ce parti pris n’a absolument rien de racoleur. Sophie exprime son plaisir à mouiller le papier, utilisant le grain comme une peau réactive à la substance liquide, jusqu’à toucher l’intangible pour mieux goûter l’amour et caresser la vie.
Dans les postures scandaleusement normales qu’elle inflige à ses modèles, les couleurs coulent et s’amusent ; les rousses, les bistres, les bleus outremer, les noirs et blancs méditerranéens, les ors mats des japonaises…tout est sensualité, beauté, plaisir interlope, gisements chromatique, prisme de l’émotion, érotisme de l’œil.
Elle pourrait être une contraction de Gustav Klimt et Egon Schiele décomplexés.
Mylène Vignon